L’ambiance est à la bousculade pour le lancement du premier album d’Allô Fantôme, Chut!, présenté le 23 novembre dans le cadre du festival M pour Montréal. L’artiste se livre sans pudeur au Café Cléopâtre dans une performance forte en couleurs et en émotions.
Mention photo: Tomy Tanguay
Posé derrière son clavier, Samuel Gendron inspire confiance et rappelle les stars du rock des années 70. Son complet noir et ses cheveux bien placés contrastent avec la désinvolture de ses chansons. Tout en conservant son air juvénile, l’artiste semble s’être délibérément vêtu de manière élégante pour accueillir le public dans l'univers de Chut! Son attitude joviale et dynamique ambiance l’auditoire.
Un glamour dynamique
L’album se veut une « personnification » de l’artiste, reflétant ses états d’âme sur des ballades entraînantes aux sonorités pop-rock. Souvent accompagnées de piano, l’instrument fétiche de Gendron, les chansons aux thématiques éparpillées traitent des questions existentielles qui tracassent l’auteur-compositeur-interprète. Produit par Alexandre Martel, l'œuvre est parue le 25 octobre sous l’étiquette de disques Bonbonbon. Il s’agit du deuxième projet d’Allô Fantôme, qui avait lancé un EP homonyme en 2022.
La tranquillité mélancolique qu’on retrouve sur l’album ne se transfère pas sur scène. Des pièces plus douces, comme Étrangers, sont reprises avec férocité par l’artiste. Seule sa voix résonne à travers le Café Cléopâtre alors qu’il évoque sa lassitude des amitiés et des relations perdues à l’inconciliable.
Une instrumentalisation chargée
La deuxième partie de Chut! est davantage orchestrale : l’auteur-compositeur-interprète voulait laisser les instruments parler d’eux-mêmes. On y retrouve le « côté épique et dramatique » de la musique classique, explique-t-il en entrevue, sans toutefois lui emprunter sa taciturnité.
Harmonisée des cris du public, la mélodie d’Allô Fantôme et des dix musiciens qui l'accompagnent sur scène est euphonique. Dans le cadre du lancement de l’album, quatre violonistes invités participent également au concert: Mélanie Bélair et Chantale Bergeron sont au violon, Ligia Paquin est à l’alto et Jean-Christophe Lizotte est au violoncelle.
Des morceaux comme Abat-jour et Trampoline se démarquent par leur effervescence contagieuse, l'auditoire est visiblement amusé et danse avec exubérance malgré l’espace confiné : ça fait du bien de « sortir le méchant ».
Mention photo: Tomy Tanguay
Les chansons sont ponctuées de grands vides lyriques et comportent des textes répétitifs, bien qu’accrocheurs.
Malgré la théâtralité du spectacle, le grandiose de la soirée est l’expérience audiovisuelle élaborée par Philippe Marquis. Des lumières iridescentes s'harmonisent à la cadence des morceaux, changeant du rose, au mauve, au bleu ou encore au orange. Chaque chanson est accompagnée d’un jeu de couleurs unique et représentatif de son caractère. Éblouie par l’immense boule de disco trônant au plafond, la foule suante chambarde sous le rythme des stroboscopes et des percussions.
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