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Sono io? ou lorsque l’art clownesque fait pleurer

Unis par l’art du cirque, mais séparés par une génération, un père et son fils tentent de se retrouver dans cette performance poignante présentée par Circus Ronaldo. Ce duo charmant a inauguré la saison 2025-2026 de la TOHU entre le 19 et 23 novembre.


Photo: Tom Herbots
Photo: Tom Herbots

Le public rencontre d’abord Danny Ronaldo, un clown expérimenté qui ne peut s’empêcher de se remémorer ses spectacles passés. Puis, entre en scène Pepijn Ronaldo, le fils. Un clown prometteur, mais qui a l’habitude d’être dans l’ombre de son père orgueilleux.


Les deux ne se sont visiblement pas vus depuis un moment et ne savent pas trop comment se positionner l’un face à l’autre ou même face à eux-mêmes, Sono io ? se traduisant par « est-ce moi ? ». Leurs premières interactions, pleines de gêne, d’humour enfantin et de rivalité, en témoignent. 


Le duo entreprend notamment une compétition de qui pourra produire la note la plus aiguë ou la plus grave grâce à divers instruments, au grand plaisir du public qui ne peut s’empêcher de les encourager à coup d’applaudissements.


Leur combat de galipettes se déroule parallèlement à leurs échanges verbaux en italien, parfois clairs par quelques mots similaires au français, parfois penchant vers l’incompréhensible. Toutefois, la trame narrative est habilement transmise par les gestes et demeure claire tout au long du spectacle, malgré la barrière de la langue, comme quoi une image vaut vraiment mille mots.


Les deux interprètes, à la fois musiciens, comiques et acrobates, sont réellement père et fils et se sont inspirés de leur propre vécu pour créer cette histoire. Ce lien de parenté transpire dans plusieurs de leurs intéractions ; Danny ébouriffe les cheveux de son enfant ou ce dernier aide son père à réaliser ses tours de jonglerie, sans que celui-ci ne s’en rende compte.


Photo: Patrick Van Vlerken
Photo: Patrick Van Vlerken

L’art de voler de ses propres ailes


Les deux artistes ont clairement maîtrisé l'art de rater intentionnellement leurs tours. Danny simule à merveille les faiblesses d’un corps plus vieux, plus abimé, et Pepijn fait quelques erreurs franchement bluffantes dans une partie du spectacle dédié à la jonglerie.


Les passe-passes de jonglerie, qui ont d’abord capté l’attention de la salle, se transforment en exercices d’équilibres palpitants. Ces derniers prennent ensuite littéralement leur envol pour se métamorphoser en numéros aériens, particulièrement hypnotisants. Sono io?, au-delà des blagues et du jeu d’acteur fabuleux, offre de réels moments d’émoi, avec des acrobaties sur le précipice du terrifiant.


Ces exploits sont en majorité le travail de Pepijn, qui au fur et à mesure du spectacle, gagne en confiance et en précision. Ses gymnastiques, de plus en plus impressionnantes et originales, laissent son père dans la poussière, ce que ce dernier a de la difficulté à avaler.


Toutefois, et en fin de compte, c’est l'amour qui triomphe. Lorsque Pepijn s'envole, suspendu au plafond et réalisant des figures aériennes à la croisée de la grâce et de la force, Danny braque l'un des projecteurs sur son fils. Les heures de gloire du père sont derrière lui, mais il ne pourrait pas être plus fier, car devant lui se trouve un clown, un vrai.


Photo: Frauke Verreyde
Photo: Frauke Verreyde

Le Circus Ronaldo signe avec Sono io? une œuvre franchement touchante et peut se vanter d’avoir rassasié le public de rires et d'extases. Un début tout feu tout flamme pour cette nouvelle saison à la TOHU.


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