Le chaos rigolo d’un Jardin d’enfants
- Samuel Lacasse

- il y a 10 minutes
- 2 min de lecture
Jardin d’enfants de Jean-François Caissy a été projeté en première mondiale aux 28e Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) le 22 novembre. Le public attendri du Cinéma Quartier Latin glousse tout au long de l’immersion chez les poupons et du court-métrage Fishing with Jack de Jack Hardy qui introduit la soirée.

Le 5e long-métrage du réalisateur est en Compétition nationale des longs métrages du RIDM. Jardin d’enfants est le 3e film d’une série sur les tranches de vie. Le premier, La Belle Visite (2010), se penche sur les aînés et le suivant, La marche à suivre (2014) accompagne un groupe d’adolescents. M. Caissy n’avait pas l’intention de faire une série avec ce concept, mais les retours du public à la suite des premiers films l’en ont persuadé.
Espionner des bébés
Le film en huis clos offre aux parents un point de vue rêvé. Celui d’être « une petite souris » qui voit comment se passent les journées de leurs tout-petits. Le quotidien en garderie peut sembler banal, mais les nombreuses disputes, les expérimentations loufoques et les comptines improvisées ne sont que quelques exemples de la multitude de moments cocasses offerts par les jeunes enfants.
L’absence d’intervenants ou de dialogue dans la trame du documentaire donne l’impression de scroller le TikTok d’un centre de la petite enfance (CPE). L’idée est d’observer plusieurs groupes d’enfants d’un à cinq ans dans leur habitat naturel, la garderie, sous la forme d’un documentaire animalier sans narration. Les bambins nous livrent quelques phrases désopilantes qui témoignent de leur attachante innocence.
Pour s’assurer d’éviter la curiosité des enfants devant une caméra et une perche, et donc préserver l’authenticité des différentes situations, l’équipe de tournage limitée a dû se faire discrète.
Même longueur d’onde
Le réalisateur a tenu à mentionner qu’il doit notamment sa filmographie à son directeur photo, Nicolas Canniccioni. Le processus de leur dernière œuvre a été parsemé d'embûches dont la pandémie de COVID-19. Cela a forcé l’équipe à tout jeter et recommencer.
Le duo a utilisé de vieilles caméras numériques pour donner une impression des années 70, s’inspirant de la première mouture de l’émission jeunesse Passe-Partout. Le film débute sur une séquence d’images de Montréal assemblées et cadrées dans le même style, mais à travers les yeux d’un enfant qui vit ses premières fois. Le cadre grandit de plus en plus d’une séquence à l’autre pour illustrer le développement de l’enfant qui est au cœur des CPE.
Passion des poissons
Fishing with Jack de Jack Hardy, 10 ans, et sa grand-mère Johanne Hardy a donné le ton en première partie de soirée. Le Wapikoni, organisme à but non lucratif qui diffuse des courts-métrages de nouveaux talents autochtones du Québec, poursuit sa collaboration avec le festival montréalais.
Le documentaire suit Jack de la nation Ojibwe à Thunder Bay dans sa passion pour la pêche qu’il diffuse depuis quelques années sur sa chaîne YouTube. Le premier court-métrage du prodige de la canne à pêche et de la caméra crée un lien rapide avec le public conquis par ses nombreux exploits, allant d’une récolte minimale de 2 prises par séance à des poissons qui font la moitié de son poids.











Commentaires