Après six ans de recherche et de création avec No fun et Idiot, la chorégraphe et metteure en scène Helen Simard clôt avec une troisième oeuvre authentique dédiée à Iggy Pop. Présenté dans l’intime salle de l’Agora de la danse, Requiem Pop s’inspire de l’icône du punk rock dans toute sa déchéance et son excentricité.
Telle une exploration aussi électrisante que poétique, le spectacle s’inspire des récentes années du chanteur connu au sein du The Stooges avant de poursuivre une carrière tout aussi mouvementée en solo. Même si l’ambiance du spectacle peut être déjantée et animée, elle est aussi, par certains moments, remplie de délicatesse et de sensibilité.
Si la pièce n’a pas pour but de dresser un portrait du chanteur, le public reconnaît tout de même sa couleur chaque fois que les interprètes montent sur scène. Les six danseurs et les trois musiciens font quelques clins d’oeil qui rappellent parfois la musique, parfois les entrevues ou simplement les habits et les grands moments qui font de Iggy Pop un artiste aussi singulier.
Les danseurs Stacey Désilier, Stéphanie Fromentin, Sarah Williams, Angélique Willkie, Justin Gionet et Sébastien Provencher bougent avec une précision ahurissante qui donne l’impression d’une étrange spontanéité. Dignes de l’énergie instinctive de Iggy Pop, les artistes réussissent également à refléter les vertiges et l’essoufflement qu’il peut éprouver lorsque le temps est impitoyable, se voulant avancer au-delà de sa volonté.
Les musiciens Roger White, Jackie Gallant et Ted Yates oeuvrent, quant à eux, en live dans un espace surélevé et offrent une performance à la hauteur des interprètes devant eux. La musique qui est autant vibrante qu’elle peut être sensible, indique comment l’énergie peut dépasser l’être humain jusqu’à l’épuisement.
Si Requiem Pop termine un cycle de création, il prouve toutefois comment une grande figure de la musique reste bien vivante. C’est en donnant à la fois envie de taper du pied et de se mettre la main sur le coeur que Helen Simard offre un dernier salut à la portée de sa fascination pour Iggy Pop.
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