S’il fallait prendre le temps de jeter un œil aux chansons faisant partie de mes playlists préférées, il serait assez légitime de croire que j’apprécie écouter à peu près n’importe quoi. Ceci allant tant du vieux au nouveau rap, qu’aux chansons un peu corny du genre ‘‘come away with me’’ de Norah Jones. Lorsqu’il m’a été proposé d’assister au lancement de Fwonte pour son album No Wanga III vendredi dernier à la place du Ministère, je me suis dit « pourquoi pas? » , j’aime à peu près tout, donc…
Ne connaissant pas l’artiste, j’ai préalablement écouté les morceaux qu’il avait produits au cours des années précédentes, j’avais alors en tête de retrouver quelque chose d’assez semblable. Pourtant, j’ai été agréablement surprise par le nouvel album de Fwonte, qui était un mix équilibré de rap, hip-hop, reggae, et d’électro, mais pouvant plaire, cette fois-ci, à un plus grand public que ses deux précédents volets.
Fwonte, auteur, compositeur et interprète montréalais, natif d’Haïti et fidèle à ses origines, crée des morceaux qui lui sont uniques, en les teintant du rythme traditionnel des Antilles, chantant en français, pour ensuite laisser place au créole et d’autres fois, à l’anglais. Ses deux albums précédents – No Wanga et No Wanga II – avaient grandement été appréciés des critiques lors de leur sortie respective. Fwonte a aussi su se démarquer de la masse des artistes du Québec, en s’inscrivant dans le palmarès des meilleurs albums de l’année 2017 d’Ici Musique.
C’est donc la semaine dernière que je me suis rendue dans cette petite salle où l’artiste a présenté son court album comprenant cinq titres. L’ambiance était intime, le spectacle l’était tout autant, alors que Fwonte était accompagné seulement de son DJ et de son drummer sur scène. D’une chanson à l’autre, le rappeur nous partageait ses inspirations, ses espoirs d’un Québec plus unifié et d’un Haïti en meilleures conditions.
Fwonte est un artiste qui gagne à se faire connaître, produisant lui-même ses albums, suivant ses rêves coûte que coûte. On pense à sa chanson Ayibobo, ayant pour message la célébration des petites et grandes victoires de la vie telle que la sienne, c’est-à-dire, être reconnu en tant qu’artiste, alors que les maisons de labels lui ont fermé leur porte au nez. Ensuite, il chante sa la chanson Marabou, où il rend hommage aux femmes haïtiennes et non pas aux femmes de Joliette.
No Wanga III est un album léger, manquant quelquefois de profondeur et un peu décousu dans ses sujets. Toutefois, ses nouveaux morceaux ne rateront pas de mettre un peu de soleil sur les temps froids qui prennent rapidement la place des chaleurs d’été.
No Wanga III
★★★
Pop
Fwonte, Indépendant
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