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Une envolée difficile pour Jonathan : la figure du goéland

Crédits photo: Théâtre Denise-Pelletier


Le Théâtre Denise-Pelletier présente, jusqu’au 11 décembre prochain, Jonathan : la figure du goéland, une pièce mise en scène par l’acteur et dramaturge Jon Lachlan Stewart et librement inspirée du roman allégorique Jonathan Livingston le goéland de l’auteur et vétéran américain Richard Bach.


Le roman de Bach, point de départ de la pièce, est repris ici dans son idée globale : une allégorie sur le non-conformisme et le développement de soi vécue par un goéland. John Lachlan Stewart propose, dans cette version théâtrale bilingue, l’histoire d’un jeune goéland qui suscite la désapprobation de son entourage en raison de ses techniques de vol alternatives.


Dès le début de la présentation, on comprend que la pièce a été conçue pour rendre l’œuvre de Bach accessible au grand public, particulièrement aux plus jeunes. Les côtés plus littéraire et psychologique du roman sont ainsi remplacés par la représentation typique d’un adolescent convaincu de l’unicité de ses souffrances et de sa personne. Ainsi, le personnage principal, Jonathan, se rebelle contre sa communauté et déplore la conformité qu’elle défend.


En utilisant cette image bien connue liée à l’adolescence, les artistes réussissent à transmettre des intentions claires : l’importance d’accepter les différences et le renouveau. Cependant, cette approche maintient la pièce à un niveau plutôt superficiel. Les symboles explorés sont souvent simples et apparents, nuisant parfois à la création d’un message plus riche et profond.


Le jeu n’est également pas toujours à la hauteur des attentes. Encore une fois, sûrement dans une intention d’accessibilité, les personnages sont souvent joués de manière unidimensionnelle. Ils offrent peu de facettes à explorer au public et les exagérations de leur jeu entravent la livraison de propos nuancés et rafraîchissants.


Cependant, Jonathan : la figure du goéland se démarque par la mise en valeur de comédiens et de comédiennes issu·e·s des diversités corporelle, ethnique et linguistique. Par exemple, quelques-uns et quelques-unes des artistes sur scène ont des déficiences physiques ou des corps atypiques : la pièce leur permet donc une inclusion méritée dans le milieu théâtral. On y détecte aussi une valorisation de leurs différences, notamment par l’utilisation assumée d’accents et par l’intégration de béquilles aux costumes.


Bien que la pièce Jonathan : la figure du goéland possède des lacunes dans sa forme et dans sa livraison, elle renferme, par le biais de l’inclusion d’artistes atypiques, de belles intentions.

Jonathan : la figure du goéland est présentée jusqu’au 11 décembre prochain au Théâtre Denise-Pelletier.

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