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Un combat, une vie, une Resurrection

Dans le cadre de la première édition du festival WinterWorks, le Théâtre Centaur présente Resurrection. Une œuvre percutante sur la vie de l’artiste et porte-étendard du mouvement d’autonomisation des personnes vivant avec le virus d'immunodéficience humaine (VIH) /sida, Michael Callen. 


Mention photo: Richard Dworkin

Avec une mise en scène signée Adam Capriolo, la pièce expérimentale unit l’art du théâtre et du documentaire en plus d’incorporer le balado et la performance musicale en direct. Tantôt à travers des extraits vidéos projetés sur des télévisions cathodiques, tantôt à travers la voix puissante de Morrisey ou encore la narration de Stewart, l’histoire d’un soprano excentrique prend forme. 


Après avoir réalisé avec CBC le balado à succès du même nom, Dane Stewart présente le fruit d’une co-création avec nul autre que ses meilleurs amis d’enfance et artistes Andrew Morrisey (interprète de Michael Callen) et Andrew Boudreau (pianiste). 



Positif au sida en 1982, Callen collabore avec son ami Richard Berkowitz et son médecin Joseph Sonnabend à l’écriture d’articles et d'ouvrages comme Les Principes de Denver, afin de sensibiliser la population à des comportements sexuels sains.


C’est le doux piano de Boudreau, puis la voix mélodieuse de Morrisey, qui ouvrent le bal avec Six-thirty Sunday Morning/Right as  the Rain. Le public est séduit. 


Avec des ères de comédie musicale, l'œuvre est rythmée de performances chant-piano où l’on peut apprécier des interprétations de pistes issues des deux albums de Michael Callen, Purple Heart et Legacy



« So many men, so little time »


16 télévisions cathodiques, 1 escalier, 2 bibliothèques, 1 boule disco, de nombreuses lampes : les concepteurs Ryan Mason (technique vidéo) et Stavri Papadopoulou (décors) ont imaginé un environnement surchargé et organique dans cette petite salle du Centaur. 


L’effet imposant des télévisions est visuellement fort intéressant, mais on perd parfois le propos en essayant de suivre ce qui défile dans les petits et grands écrans. 


On y présente des entrevues avec l’entourage de Callen, mais aussi des moments forts de sa vie comme des extraits documentaires, des vidéos de discours et des vidéoclips. On aimerait tout capter, mais force est de constater qu'on ne sait plus où donner de la tête. comme dirait Michael Callen : « so many men, so little time ».


Une résurrection de l’amour


Pour contraster avec le sérieux et parfois la noirceur du sujet, les créateurs ont su incorporer beaucoup d’humour et surtout de l’amour dans Resurrection


Ils le font notamment avec un aparté sur leur propre histoire en tant qu’hommes homosexuels ayant grandi ensemble. La complicité de Dane Stewart et de ses complices, les deux Andrew, transcende lorsqu’ils défilent des photos-souvenirs de leur jeunesse. 


Le texte est également truffé de références historiques et culturelles de toutes les époques allant de Chappell Roan à Barbra Streisand. Une flèche est aussi lancée à Ronald Reagan, le 40ᵉ président des États-Unis, qui n'a pas reconnu publiquement le sida avant 1985. 


Le troisième chapitre est consacré à deux œuvres phare de Callen, l’ouvrage Comment avoir des relations sexuelles en période d'épidémie : une approche et la fameuse piste dansante How to have sex


Dane Stewart raconte que l’amoureux de Callen, Richard Dworkin, a soulevé une faille importante de son livre : « Comment écrire 40 pages sur la sexualité sans une seule fois le mot amour ? » L’artiste a alors pris conscience d’une chose : « L’affection est notre meilleure protection ».


Vidéo de répétition du spectacle Resurrection. Mention: Production Resurrection.

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