top of page

Soul of the desert : l’identité est un combat

Le documentaire Soul of the desert, présenté aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), transporte les amateurs de voyage et de cinéma dans l’univers de Georgina Epiayu. Cette femme transgenre membre de la communauté Wayúu, une Première Nation colombienne, lutte à chaque instant pour que son identité soit reconnue.


Image tirée du film
Image tirée du film

La réalisatrice Mónica Taboada-Tapia et son équipe vont à la rencontre de cette femme qui a tout perdu, à l’exception de sa détermination à être elle-même. Alors que sa maison est brûlée par des actes haineux, elle doit se procurer une nouvelle carte d’identité. La bureaucratie colombienne devient alors un énorme défi à relever, qui s’ajoute à ceux déjà présents causés par son identité marginalisée. 


C’est en composant avec la solitude, le vieillissement de son corps et l’attente que Georgina offre une leçon quant à l’affirmation de soi.


Une harmonie de la patience


Le documentaire suit la cadence des personnes présentées. Le rythme lent permet d’apprécier les différents plans, souvent statiques, mais cadrés afin que l’intention des cinéastes ressorte clairement. Un plan d’ensemble d’une personne dans le désert, bien que peu original, évoque de manière presque universelle la solitude.


Cela dit, 84 minutes de lenteur ne permet pas de garder l’attention du public durant l'entièreté du film. Il est parfois difficile de justifier la présence de quelques scènes. Certaines n’ont pas de liens directs avec la trame principale et d’autres, comme les conversations superficielles, sont répétitives.


Création de moments touchants


Les scènes poignantes, gardées pour la fin, sont réussies. Elles montrent de près la tristesse que ressent Georgina de ne pas être acceptée par sa famille et de devoir se réfugier dans une autre communauté, une des seules à l'accueillir. 


« Je n’ai aucune obligation d’y rester. [...] J’y suis par nécessité », explique-t-elle. Ces paroles coupent le souffle de plusieurs personnes dans la salle.


Dans un lourd moment de silence, le frère de Georgina dit durement qu’il n’a et n’aura jamais de sœur. Peu de temps après, une reconstitution de l’incendie qui a ravagé la maison de celle-ci est présentée. L’empathie ressentie par le public parvient à surpasser la haine montrée à l’écran.


Il est aussi difficile de voir plusieurs personnes aînées des peuples autochtones être désemparées face à la complexité des avancées sociétales. Le nombre grandissant de papiers et de procédures officielles causent des embûches à plusieurs. Quelques-uns abandonnent leur droit de vote. Nul ne s’en réjouit : ni la personne elle-même, ni son entourage, ni l’auditoire.


Image tirée du film
Image tirée du film

Victime des attentes musicales


La bande musicale fait l’objet de grandes attentes dans la salle. La compagnie de production O Grivo a bonne réputation et deux de leurs membres présents conseillent « de se laisser guider par les oreilles ». C’est d’ailleurs dans le cadre d’une rétrospective O Grivo, organisée par le RIDM, que Soul of the desert est présenté. 


Certes, la musique du film permet d’aller au-delà de la façade du visage de Georgina, mais elle n’a pas une place extrêmement importante. Le rythme qu’elle veut imposer est parfois flou, causant quelques déceptions.


Sorti en 2024, Soul of the desert est une des rares coproductions entre la Colombie et le Brésil. 


Commentaires


  • Instagram
  • Facebook
  • TikTok
  • X
  • Vimeo
  • YouTube
  • LinkedIn
© 2024 Le Culte - Tous droits réservés
B3
bottom of page