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Running the Roof : au sommet de la forme

Mathilde Cloutier


« Rendu là, ne me demandez pas pourquoi! », s’exclame le réalisateur Jody Bragger dans les premières minutes de son documentaire Running the Roof, présenté du 20 au 31 janvier 2021 lors de la tournée numérique québécoise du Festival de film de montagne de Banff.


Dans son premier documentaire, Jody Bragger, un Anglais passionné d’ultramarathons, raconte ce qu’il considère comme « l’aventure d’une vie ». À l’occasion d’une soirée bien arrosée, il fait un pari avec des amis : il devra traverser à la course un pays entier, désigné de façon aléatoire en arrêtant son doigt sur un point d’un globe terrestre. Le doigt prophétique désigna alors le Tadjikistan. En route, donc, pour une épopée de sept jours dans les montagnes rugueuses du Tadjikistan, baptisées le « toit du monde » par les locaux.


Jody recrute ses amis Jodie, qualifiée d’emblée comme « la personne la plus robuste de sa connaissance », et Gabriel, une source d’enthousiasme quasi inépuisable, dans son aventure. Le film ne s’attarde ni sur les préparatifs ni sur le côté technique de leur odyssée, mais davantage sur les obstacles émotifs et physiques qui accompagnent inévitablement les courses de longues distances. Les trois acolytes effectuent l’équivalent d’un marathon par jour, quand ce n’est pas plus.


Grâce à ses personnages attachants, à son montage rythmé et à sa bande sonore bien dosée, Running the Roof parvient à un équilibre efficace entre vulnérabilité et action. Le côté « film d’aventure » en terres étrangères permet de nuancer l’aspect « drame sportif » du documentaire, soufflant un vent de fraîcheur sur un genre souvent répétitif. L’approche délibérément humaine adoptée par le réalisateur, qui évite de présenter son projet pourtant grandiose comme un exploit athlétique ou une première historique, contribue à donner une saveur distincte et inspirante à son œuvre.


Difficile de détourner le regard des paysages désertiques qui défilent à l’écran, ou encore des enjambées incessantes des coureurs, qui continuent d’avancer malgré l’air bouillant et l’oxygène qui se raréfie. Running the Roof réussit à communiquer son message aux téléspectateurs, qu’ils soient initiés au sport ou non : la course connecte les gens.

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