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Revenir aux sources

Crédit photo: Guillaume Charbonneau


Parfois, les Québécois tentent de quitter leur berceau, mais leurs racines sont tellement bien ancrées qu’elles les empêchent de partir. Cendres, une pièce de théâtre écrite par Emmanuelle Jimenez et mise en scène par Menka Nagrani, propose une réflexion sur l’importance de nos origines à travers un drame atroce.


En arrivant au théâtre Prospero, le public fait face à un décor monochrome. Des draps gris jonchent le sol, imitant ainsi la texture de la cendre. Plusieurs meubles légèrement carbonisés sont dispersés un peu partout sur la scène. Ce sont les éclairages qui ont permis aux interprètes de donner l’illusion qu’ils se déplaçaient d’un lieu à l’autre.


Étienne (Olivier Rousseau), Sophie (Marilyn Perrault) et Viviane (Gabrielle Marion-Rivard) sont frères et sœurs. Or, ces derniers vivent tous des réalités différentes. Alors que Sophie occupe un poste prestigieux dans une compagnie d’assurances, Étienne, jeune homme sensible, s’occupe de Viviane, qui vit avec une déficience intellectuelle. Cette famille, aux origines très modestes, a commencé à s’effriter lorsque Sophie a décidé de couper les ponts pour pouvoir s’élever dans la société.


Cependant, un violent incendie décime l’immeuble familial en emportant avec lui les parents des personnages. Cette perte les oblige donc à se remettre en question. Pendant qu’Étienne et Viviane tentent de rassembler les derniers souvenirs qu’ils leur restent, Sophie, de plus en plus dépressive, décide de revenir voir sa famille afin de recoller les morceaux qu’elle a brisés.


Giguer pour exister


Dans Cendres, Menka Nagrani a bien utilisé ses bagages en danse et en musique. En effet, c’est à travers de nombreux apartés musicaux, composés de chants et de danses traditionnelles, qu’elle réussit à approfondir sa réflexion identitaire initiale en lui insufflant une portée nationale touchant toutes les personnes attachées au Québec. Il est donc très facile de s’émouvoir devant l’interprétation des acteurs.


Le défi qui s’offrait à eux était de taille puisqu’ils devaient s’immiscer dans un univers parfois merveilleux tout en restant authentiques. Ils ont réussi à le relever avec brio en invitant le spectateur à plonger dans l’intrigue d’Emmanuelle Jimenez.


D’ailleurs, les grands contrastes entre les attitudes des personnages permettent également de ponctuer cette noirceur avec de grands épisodes lumineux. L’innocence, l’imagination et la gaieté de Viviane, portées par l’interprétation de Gabrielle Marion-Rivard, ont permis de cultiver le rire des spectateurs tout au long de la pièce.


Cendres sera jouée au Théâtre Prospero jusqu’au 9 mars.

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