Petits appareils / Small appliances, une pièce qui se rapporte au réel
- Camélie Bourret
- il y a 10 minutes
- 2 min de lecture
Inspiré par le livre The Book of Beginning and Endings de Jenny Bouly, Manolis Antoniou transporte le public avec Petits appareils / Small appliances dans un univers cru et vrai. Cette pièce, interprétée par Louise Bédard, pousse à une réflexion sur nos expériences personnelles.

C’est dans la noirceur que les auditeurs et auditrices sont invités à se laisser enivrer par les textes de différents auteurs dans un mélange de français et d’anglais. Ces derniers portent sur les thèmes de l’amour, du temps et du deuil.
Apprendre à vivre seul(e)
Empreints de délicatesse et parfois d’humour, les textes évoquent les petits comme les grands deuils: celui de quelqu’un, d’un objet ou d’un moment. Le deuil d’anciennes relations amoureuses est cependant celui dont il est le plus question.
Lorsque Louise Bédard entre sur scène, l’audience est portée à la suivre dans ses actions quotidiennes. Seule, elle fait le ménage, change des pots de fleurs et cuisine.
La lourdeur de la solitude du personnage se ressent. Le jeu subtile rend l’auditoire curieux de comprendre les quêtes intérieures de la femme sur scène. La nature cyclique des événements et le quotidien cru et ennuyeux y est représenté.
Une immersion complète
Petits appareils / Small appliances se démarque dans son utilisation du son et de la lumière. Une radio griche à maintes reprises et des bougies illuminent la pièce. La foule est capturée par ces agents sensoriels. Tous les détails sont importants et jouent un rôle crucial pour l’immersion dans la pièce. Chaque bruit, chaque pas, chaque mot porte un message.
L’attention de l’auditoire est d’abord capturée par la lecture des textes dans le noir complet. Elle est ensuite dirigée vers les actions de Louise sur scène, alors qu’elle ne parle pas. Différents objets du quotidien, comme un téléphone, une table et des armoires, sont disposés sur scène. C'est un changement de rythme intéressant, qui laisse le public sur sa faim. Louise Bédard surprend lorsqu'elle lit un dernier texte sur scène. C’est une dernière occasion pour l’auditoire de se plonger dans leurs propres deuils et amours. Un moment touchant, ressenti comme un tête-à-tête avec la comédienne.
Pour s'immerger dans l’univers et apprécier la pièce dans son ensemble, il est spécialement important d’aller la voir la tête vide et le cœur ouvert, prêt à vivre une expérience immersive. L’ œuvre théâtrale porte un rythme lent, et dans la noirceur, il n’est pas impossible de se perdre dans ses pensées.











Commentaires