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Marathon du conte : la tradition se poursuit

Six heures, 24 contes, 27 artistes : voilà ce qui était au rendez-vous à la maison de la culture Jeanine-Sutto le 26 octobre dernier. La recette par excellence pour un moment de partage et pour clore la 18 édition du Festival interculturel du conte de Montréal.


Le conteur Cédric Landry. Crédit photo:  Jean-Charles Labarre
Le conteur Cédric Landry. Crédit photo: Jean-Charles Labarre

Le format du marathon suit la tradition du festival : six thèmes qui contiennent chacun quatre contes de 12 minutes. Au-delà de ce temps, l’animateur et l’animatrice (Isabelle Crépeau et Charly Mullot) chassent le conteur ou la conteuse à l’aide de délicats coups de balais. 


Le public reconnaît certains contes classiques tels que Barbe bleue et l’histoire de Narcisse, mais découvre aussi des récits originaux et des histoires personnelles. Les artistes imprègnent ces dernières de leur culture, qu’elle soit québécoise, chilienne, argentine, sénégalaise ou française. 


Vivre une expérience, tous et toutes ensemble


La notion de partage ressort du marathon, du premier au dernier mot. Les artistes sont engagés, de corps et d’esprit, dans leur performance. Ils habitent la scène pourtant vide d’accessoires et trop spacieuse pour un conteur solo. 


La grande prestance de plusieurs met toutefois en évidence les contrastes entre les narrations. Il n’est pas rare de passer d’un personnage mobile, coquin et assumé à un autre assis et porteur d’une voix calme, ce qui crée un léger obstacle à l’immersion complète dans les histoires. 


Les thèmes des contes eux-mêmes misent sur le partage de valeurs et l’acceptation de l’autre. Le racisme, le sexisme, l’homophobie et la xénophobie sont dénoncés, alors que l’apprentissage de la langue de ses voisins et la diversité corporelle sont valorisés. 


En dehors du volet scénique, la soupe populaire servie gratuitement à l’heure du souper réchauffe la salle après quatre heures d’écoute et de participation active. Un bon potage aux légumes d’automne accompagné d’un pain frais encourage les membres du public à se découvrir et à fraterniser avec les artistes. 


Artistes à retenir


Quelques interprètes se démarquent par leur ingéniosité et leur prestance sur scène. C’est le cas de Boubacar Ndiaye qui s’étale sur « la bêtise de la sagesse ». Grâce à une maîtrise du rythme et des fins de phrases punchées, il réussit à créer le rire, sans jamais perdre son objectif en tête : que ses paroles fassent une ode à la découverte. Il encourage les spectateurs et spectatrices à briser les frontières, physique ou non, qui les séparent.


Le conteur Boubacar Ndiaye. Crédit inexistant
Le conteur Boubacar Ndiaye. Crédit inexistant

Marie-Pier Fournier et Mouette jouent les deux brillamment avec la langue française afin de transporter la salle entière dans leurs univers. Ces artistes maîtrisent l’art de mettre les spectateurs en haleine grâce à leurs procédés de répétition bien pensés et à leur trame narrative remplie de rebondissements. 


Le Festival interculturel de contes de Montréal est un événement bisannuel. Il faudra donc patienter pour la prochaine édition du marathon, mais celle de cette année a convaincu une fois de plus le public que cette patience en vaut la chandelle.


1 commentaire


Émile Labelle
il y a 5 jours

Wow, je suis vraiment déçu d’avoir manqué cet événement ! Ça avait l’air tellement convivial et rempli de belles rencontres. Une chose est sûre : l’an prochain, je ne laisserai pas passer ma chance de partager une bonne soupe aux légumes d’automne et de profiter de cette belle ambiance. Félicitations pour le bel article, il donne envie d’y être !

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