Crédit photo: Milca Kuflu
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Ian Kamau a présenté, les 1er et 2 novembre derniers au théâtre La Chapelle, Loss, un spectacle qui va au-delà des mots. La présentation d’une heure était parsemée de poésie, de chant, de musique et de ces choses qui ne possèdent pas de définition.
La salle était aménagée de manière à ce que le public entoure l’artiste, de la même manière qu’on s’installe autour d’un feu pour se réchauffer. Au tout début, Ian Kamau est entré dans la salle et a formé un cercle autour de la scène à partir d’un pot de sable qu’il a déversé tranquillement. Puis, l’homme s’est installé devant son micro. Son visage serein était celui d’un homme qui était prêt à nous raconter l’histoire de ses petits grains de sable.
Ayant coécrit la pièce avec son père, l’auteur Roger Mctair, le musicien torontois a invité les spectateurs dans une promenade intime jusqu’à l’île de Trinité où se cachaient les mémoires d’une famille qui a été fragilisée par la maladie mentale, mais solidifiée par l’amour. C’est sur la pointe des pieds que l’artiste a retraversé ses blessures allant de sa grand-mère paternelle disparue dans la folie, en passant par la maladie de sa soeur qui a causé sa perte, jusqu’à la dépression.
Des projections sur les quatre murs de la pièce nous transportaient sur cette terre qui navigue entre la mer des Caraïbes et l’océan Atlantique. Les regards dans la salle étaient captivés par les visages et les paysages d’une île, cette étincelle dans le coeur de Kamau. Or, il suffisait de fermer les yeux pour se laisser naviguer par la poésie de deux générations.
Accompagné au piano par le compositeur Njo kong Kie, Kamau a dévoilé avec sensibilité le récit complexe de ses racines familiales. La musique évoluait avec l’histoire comme si chaque note du piano teintait avec précision la finesse des mots de l’orateur. Chacune des mélodies était le miroir du récit qui était à la fois magnifique et troublant. Assurément, c’était la trame musicale qui prenait le spectateur par la main pour l’aider à traverser les puissants vers de l’artiste.
Le public était envoûté et chamboulé, mais charmé par les mots d’un homme et de son fils, par cette histoire de larmes et de caresses.
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