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Les Érotisseries : Inclure l’érotisme dans le cirque et le théâtre

Qualifiée par la créatrice Éliane Bonin comme un « voyage », la pièce de théâtre Les Érotisseries, présentée au théâtre Espace Libre à Montréal, sort assurément de l’ordinaire. Créée en 2005, la pièce est une expérience immersive, parfois intense, inspirée des différents fantasmes et des différentes expériences des trois artistes sur scène.



L’édition de 2022, qui a fait salle comble, a été modifiée. Toutefois, le but de la créatrice reste le même: « Il y a toujours une racine à ce que l’on fait. C’est de l’expression humaine, c’est libérateur, puis c’est pour qu’on aille mieux en tant qu’humain, puis en tant que société. Ce n’est pas pour juste déranger, on veut que ça nourrisse le commun des mortels », dit-elle en entrevue avec Le Culte.


Sangles aériennes, feu, cordes, barre verticale de danse et fouets sont au rendez-vous dans ce spectacle audacieux, qui mélange à la fois cirque et théâtre. Le spectacle est pour un public averti, avec une mention de « 18+ » sur le site internet du théâtre. Il faut ainsi s’attendre à de la nudité, qui surprend au départ, mais à laquelle il est possible de s’habituer.


Un départ en force


Peu de temps avant le début de la pièce, l’ambiance est tendue et silencieuse, l’auditoire semble instantanément hypnotisé. Avec une dizaine de minutes de retard, l’éclairage diminue graduellement et une seule lumière demeure allumée, révélant l’une des artistes sur la tête, les jambes croisées dans les airs.


Celle-ci ouvre ses jambes pour révéler une rose. Une autre artiste arrive pour venir la retirer de son entrejambe, le tout sur une musique orchestrale. C’est un départ marquant digne d’une soirée haute en émotions.


L’un des moments forts de la pièce survient lorsque Marie-Christine Simoneau, l’une des acrobates, se met à jouer avec le feu, littéralement. Laissant les flammes passer sur presque toutes les parties de son corps, y compris sa bouche, celle-ci laisse le public bouche bée.


Peu de dialogues sont échangés pendant la première partie de la pièce, ce qui peut rendre difficile la conservation de l’attention du public. L’un des premiers moments dialogués est une scène où Catherine Desjardins-Béland se masturbe dans sa douche. Un discours sur les fantasmes et la masturbation est entendu en simultané.


Un public impliqué


Selon Éliane Bonin, il y a deux types de publics dans la salle: le « public sec » et le « public mouillé ». En effet, les membres du public sont invité·es à monter sur scène, sur base volontaire, où une expérience immersive leur est offerte. De là vient le côté immersif de l’œuvre, alors que des spectateurs et spectatrices peuvent toucher l’interprète, qui les touchera en retour.


Bien que certaines scènes s’éternisent, l’auditoire reste généralement connecté avec ce qui se passe devant eux. Les nombreuses scènes d’humour, généralement interprétées par Éliane Bonin, sont toutes très bien accueillies. Après des scènes intenses, ces moments détendent certainement l’atmosphère pour l'ensemble des personnes présentes.


Monologue coloré


Dans les dix dernières minutes du spectacle, la créatrice revient sur scène et se lance dans un long monologue à propos de ses envies, de ses fantasmes, du sexisme et même du capitalisme. Elle lance « Plus d’orgies, et moins de colis Amazon! », et le public éclate de rire.


Malgré sa longueur, le monologue reste captivant et permet à la foule de mieux comprendre les intentions derrière la pièce. Peu de temps après, les artistes se retrouvent sur scène et une longue vague d’applaudissements s'ensuit.


La réalisation Les Érotisseries, d’une durée de presque deux heures, sera présentée au théâtre Espace Libre jusqu’au 9 décembre 2023.


Crédit Photo : Sebastien Loze


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