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L’abri-désir : modeler l’argile pour s’y sentir chez soi

Crédits photo: Mike Patten


Du 19 novembre au 18 décembre, le lieu d’exposition d’art visuel Projet Casa accueille une exposition regroupant neuf artistes céramistes de la relève réuni·e·s sous le thème L’abri-désir, mettant de l’avant une utilisation sculpturale et rafraîchissante de la céramique.


« Je voulais détourner ce qu’on a en tête quand on pense à la céramique », signale Joséphine Rivard, commissaire de l’exposition L’abri-désir. Elle a choisi de montrer le travail de céramistes qui utilisent le médium de façon éclatée pour déconstruire l’idée familière que l’on s’en fait. « C’est une matière qui a une fonction utilitaire assimilée depuis des millénaires, que l’on pense à la vaisselle ou à la poterie », explique la jeune femme.


Fragiles objets du cœur


L’exposition est abordée de façon très poétique : « [Quand on pense à un] abri, c’est souvent quelque chose que l’on connaît et dans lequel on est bien, mais ça peut aussi être quelque chose que l’on désire atteindre », illustre la commissaire. Elle considère que la céramique est un médium contradictoire, car empreint à la fois d’hospitalité et d’hostilité. La familiarité d’objets du quotidien en poterie s’oppose au rapport à la matière nouveau et insolite des céramistes de L’abri-désir.


À travers la maison habitée, les artistes déposent des sculptures délicates, mais lourdes d’émotions : une maison d’enfance est marquée de proses intimes ; une voiture en pièces montées semble tout droit sortie de l’imaginaire ; des personnages vibrants paraissent déambuler dans l’espace convivial.


Neuf artistes aux visions neuves


Alexandre Guay, Alice Zerini-Le Reste, Cléo Sjölander, Hea R. Kim, Laurence Veri, Mathilde Jobin, Mel Arsenault, Olivier Gendron et Rebecca Ramsey sont les auteurs et les autrices des œuvres disposées en un désordre ordonné dans Projet Casa. « Je voyais dans mes rencontres [avec eux et elles] un rapport complètement étrange avec la matière. Ces céramistes la déjouent et la rendent originale et expérimentale », partage Joséphine Rivard.


S’approprier les lieux


Construit en 1912, le bâtiment de Projet Casa a d’abord servi d’hôpital, de maison de naissance puis de gîte touristique. Ayant acquis la maison en 2019, les mécènes Danielle Lysaught et Paul Hamelin consacrent maintenant cet espace au partage du travail d’artistes dont la popularité est moindre. Une chaleur s’y ressent immédiatement, puisque les propriétaires ont un appartement à l’étage supérieur. Les frontières entre celui-ci et le lieu d’exposition sont floues : derrière de minces rideaux, on aperçoit la cuisine, d’où fusent des échos de rires et de discussions perceptibles jusque dans la galerie.

Blancs du sol au plafond, les murs sont ornés de moulures et chargés de vécu. L’irrégularité de l’espace d’exposition apporte une dimension supplémentaire à L’abri-désir, permettant une vaste expérimentation spatiale. « C’est trippant d’entrer ici, parce que l’espace a une personnalité. Les pièces imposent des contraintes qui sont vraiment devenues amusantes à utiliser », explique Joséphine Rivard. L’environnement unique révèle la céramique comme un objet vivant pouvant emprunter différentes directions.


L’exposition L’abri-désir est présentée à Projet Casa jusqu’au 18 décembre.

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