Crédits photos: Les Grands Explorateurs
Grâce à son dernier documentaire, Cuba: L’Île de tous les espoirs, le voyageur Jean-Louis Mathon nous fait découvrir de long en large la plus grande île des caraïbes.
C’est armé d’un grand enthousiasme que celui qui se surnomme « Loulou » prend le micro. Il avertit l’auditoire dès le départ: sa narration va sortir du cadre traditionnel. Il ne dément pas son amour certain pour Cuba, confiant qu’il n’est pas objectif et qu’il va nous montrer que les aspects qu’il trouve intéressant.
On débute notre séjour dans la capitale, La Havane, où sont montrées des scènes classiques, comme la visite de la Plaza de la Revolución, mais aussi des scènes quotidiennes des citadins, telle la réparation de fortune d’autos, datant de la première moitié du vingtième siècle. Mathon dresse un portrait historique de la ville, expliquant que, suite à l’embargo américain qui a suivi la révolution socialiste, les Cubains ont dû faire avec les moyens du bord. Néanmoins,le documentariste explique que malgré leur aspect exotique, ces voitures ne sont pas idéales. « L’exotisme, quand c’est quotidien, c’est beaucoup moins exotique », assure-t-il. Par exemple, l’auto de son guide et ami consomme environ 40 (!) litres d’essence aux 100 kilomètres.
On met aussi en lumière l’économie parallèle qui existe dans la capitale. En effet, même si officiellement 90% des Cubains sont des fonctionnaires, ils exercent presque tous un second ou un troisième métier afin de subvenir à leurs besoins. Loulou conserve tout de même son sens de l’humour, avouant que sa profession préférée est celle de remplisseur de briquet. Le pétrole étant très difficile à trouver, c’est plutôt avec de l’insecticide que les locaux réussissent à allumer leurs fameux cigares.
Le spectateur est par la suite amené vers l’extrémité Ouest de l’île, où l’on y illustre les différentes étapes de la confection de ces cigares, dont l’exportation apporte 650 millions de dollars US par année.
Au fil de ces informations factuelles, le documentariste parvient à parfaitement transposer le mode de vie cubain. « En quatre ans, je n’ai jamais vu un Cubain qui courait », confie-t-il. Tout au long de la présentation, Loulou invite les gens à sortir des sentiers battus lorsqu’ils visitent l’île. Notamment, pendant que des images d’un chantier de centrale nucléaire abandonné sont projetées, il raconte qu’il lui était interdit de s’y rendre, et que cette infraction lui a valu une visite d’une quinzaine de jours en prison.
Jean-Louis Mathon termine sa conférence avec une envolée bien sentie contre les hôtels tout inclus qui dominent l’industrie touristique cubaine. Il se désole qu’en séjournant dans ce type d’endroit, les touristes ne goûtent pas à l’authenticité et à la joie de vivre qui caractérise la culture cubaine qu’il adore.
Enfin, visiblement ému, il remercie les spectateurs pour ces 43 années de carrière avec le circuit des Grands Explorateurs.
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