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Damascus Dreams : fragments de la Syrie

Crédits photo: Festival du nouveau cinéma (FNC)


Pour son premier long-métrage, qui paraîtra en salle à l’hiver 2022, la réalisatrice, auteure-compositrice et artiste visuelle Émilie Serri propose un essai touchant et ultra-personnel qui dresse le portrait de la Syrie à travers des vidéos d’archives, des photographies, des poèmes et des témoignages de ceux et celles qui ont fui la guerre civile qui fait des ravages depuis 2011.


Née au Canada d’un père syrien, Émilie Serri se rend compte, alors qu’elle est sur les bancs d’école, qu’elle ne connaît presque rien du pays que son père a quitté. Son désir de renouer avec la Syrie, qu’elle n’a visitée que quelques fois avant que la guerre n’éclate, la pousse à créer Damascus Dreams, un travail qui durera huit ans. Elle y mêle ses propres souvenirs à ceux des expatrié.e.s dans le but de créer une mémoire collective de ce pays dont elle dit craindre l’effondrement.


Devant la caméra de Serri, les gens se remémorent le pays qu’ils et elles ont quitté : l’odeur omniprésente du jasmin, les champs de blé encore verts, les comptines de leur enfance, les vendredis de congé passés en famille. Les expatrié·e·s tentent tant bien que mal de faire resurgir des souvenirs heureux, même si plusieurs confient que la guerre n’a laissé d’autre trace dans leur mémoire que des sentiments inéluctables de peur et d’effroi.


Pour plusieurs, tout ce qu’il reste de la Syrie, ce sont des images horrifiantes, encore nettes, que la réalisatrice nous présente dans son film : une caméra tremblotante pointée sur les explosions, les ruines et le chaos. Mais Serri ne fait pas que montrer ces souvenirs, elle les suggère aussi. Elle arrive à émouvoir l’audience à travers les silences des interviewé·e·s, leur regard tourné vers le vide, leurs yeux qui n’ont jamais vraiment oublié l’horreur.


À travers Damascus Dreams, la cinéaste explore également les rêves des réfugié·e·s, qui témoignent de sentiments enfouis bien loin. Alors que certains et certaines semblent prisonnier·ère·s de leur passé et ont des rêves récurrents d’écrasement ou de noyade, d’autres racontent que les leurs sont plutôt tournés vers l’avenir.


Damascus Dreams est un film-collage : des fragments de mémoire que Serri a ingénieusement tissés pour créer une œuvre touchante qui met en images la grande résilience de ceux et celles qui ont quitté leur pays dans l’espoir d’un avenir plus brillant.

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