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Les vertiges d’une Balance ascendant Cancer

Crédit photo : margaritaceleste.com


Il y a de ces soirées où mes lèvres rougies par le vin laissent échapper des paroles qui ne cessent de me prendre par surprise. Parfois, il s’agit de promesses qui dépassent ma volonté et à certains moments, j’aurais pu charmer Don Juan avec mes déclarations d’amour offertes aux personnes que j’ai croisées quatre fois depuis le début de mon bac. Et il y a cette fois où je me prenais pour une psychologue en herbe dans une auto-analyse au sommet de son objectivité.

«C’est parce que ma lune est en poisson»

La fille qui a de la difficulté à nommer les planètes dans le bon ordre s’est tout de même transformée en véritable Jojo Savard le temps de trois verres de sangria. Pourtant, j’ai toujours la sueur au front quand on me demande: «crois-tu à ça, l’astrologie?». Ça ne m’empêche pas de vouloir mordre tout babyboomer éduqué à coups de bible derrière la tête qui me dit que l’astrologie est le nouveau christianisme.

Certains disent que cet élan de fascination pour les astres est lié au fait que nous vivons dans une société incertaine. Que les jeunes égarés ont besoin de ce sentiment de sécurité apporté par l’idée qu’il y a quelque chose de supérieur à eux, comme si Dieu s’était étiolé en poussière scintillante dans le ciel.

Bien que je trouve qu’il n’y a rien de plus intemporel que l’incertitude, j’admets qu’il m’arrive de m’accrocher à mon ascendant quand j’ai l’impression que mon identité s’embrouille. Car, si je creuse entre la générosité des Gémeaux, l’optimisme du Lion ou l’intensité du Scorpion, peut-être vais-je trouver les mots justes que j’ai tant cherchés pour me définir.

Est-ce légitime de faire confiance aux étoiles, ces cailloux perdus dans le ciel, et de croire qu’ils brillent trop pour n’avoir rien à me dire? Entre la terre et le ciel flotte ce petit espoir qu’un hasard est trop merveilleux pour qu’il soit le résultat d’une usuelle coïncidence. Puis il y a toujours cet émerveillement pour ce qui est si difficilement mesurable, mais qui a quand même le don d’éclaircir mes pensées quand elles prennent des virages à la fois vers le désespoir et le bonheur.

Malgré toutes ces questions d’ordre spirituel, j’ai l’impression de davantage prendre la main qu’on me tend. Celle qu’on tend à celui qui souhaite mieux se connaître, se remettre en question et comprendre ce qui l’entoure.

Mais n’est-ce pas dans la nature humaine de vouloir saisir ce qui dépasse nos questionnements? N’y a-t-il pas un peu de beauté à l’idée de chercher des réponses au-delà de ce que notre monde consent à montrer, d’avoir le courage de se laisser porter par notre curiosité? Car derrière celui qui regarde le ciel et celui qui est absorbé par des écrits sacrés, il n’y a qu’un humain bercé par un besoin de comprendre son monde dans toute son insignifiance et sa complexité.

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