Crédit photo : Seychelle Fournier
On ne peut nier la place importante que prend le numérique progressivement sur notre consommation de la culture. Alors que certains s’inquiètent de cette réalité, d’autres en ont peut-être assez d’entendre ce discours déterministe. Pour ma part, je le vois comme un reflet du changement que vit notre société aujourd’hui. Qu’il soit pour le meilleur ou pour le pire, nul ne peut mieux faire que de l’accepter et de s’y adapter.
Un secteur en particulier pour lequel ce virage semble s’être fait de manière tout à fait naturelle est celui de l’édition. Il y a deux ans, Chez l’Éditeur – café littéraire s’est installé dans le quartier Villeray à Montréal, servant ainsi d’agrandissement des bureaux de la maison d’édition québécoise Québec Amérique. Loin d’être un endroit ordinaire, la proximité entre le café et les employés de la maison d’édition illustre, selon moi, un réel intérêt pour ses lecteurs. En plus d’offrir un espace de rencontre et de travail — dans un décor épuré et inspirant — je vois aussi, dans cette proximité, un désir de redonner un sens à la lecture à ceux pour qui un livre entièrement numérique ne leur offre pas le même sentiment qu’un livre papier. Associer la lecture au café, dont la dégustation est de plus en plus considérée aujourd’hui comme une expérience en soi, apporterait donc un côté plus concret à la chose, pouvant faire une différence chez certains quant à leur rapport avec le livre électronique.
J’ai donc eu la chance de visiter ce qui se trouve au-delà du local dédié au café et à ses clients, grâce à une amie qui travaille chez Québec Amérique comme graphiste et conceptrice infographique. Pour elle, la tendance vers le numérique n’est certainement pas une menace, puisque son travail se fait presque entièrement sur des logiciels de design graphique et d’illustration. Même si la graphiste a déjà été confrontée à des outils dont elle n’avait pas l’habitude de se servir, ces programmes restent relativement faciles à maîtriser après un certain temps et deviennent rapidement essentiels à son travail de conceptrice.
(Claudia McArthur, conceptrice infographique chez Québec Amérique. Crédit photo : Julie Nguyen)
Et pour ceux qui verraient encore l’ère du numérique comme néfaste, rendant chaque individu atomisé et centré sur lui-même, sachez que de plus en plus d’entreprises entament ou envisage la restructuration de leurs espaces de travail. C’est le cas de la maison d’édition Québec Amérique, dont le déménagement à Villeray visait aussi l’acquisition d’un espace assez grand afin d’y aménager une aire ouverte favorisant la communication et les échanges, dans laquelle tous les employés travaillent actuellement. Dans ce même ordre d’idée, je ne pense pas que l’arrivée du numérique dans nos industries culturelles soit un problème, mais plutôt un défi les poussant à se réinventer dans l’objectif de nouer des liens encore plus que jamais, tant avec les clients que les employés.
Je tiens à remercier Claudia pour le temps qu’elle m’a accordé pour cette visite des bureaux de Québec Amérique et je vous invite à aller voir ce qu’elle fait dans le cadre de son travail sur son Instagram professionnel : @mcarthurdesign.
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