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Une excellente trilogie sur la vie de Thomas Duret: « Nous sommes des montagnes qui s’écroulent »

Crédit photo: Colin Earp-Lavergne


Tous les projecteurs sont allumés sur la scène du théâtre La Chapelle. Les quelques dizaines de spectateurs s’y étant réunis discutent en attendant le début de la présentation. Puis, ils se taisent. Un homme complètement nu fait son apparition et dans un silence complet va s’asseoir dans un coin. Le ton est donné.


Divisée en trois actes symbolisant la petite enfance, l’âge adulte et la vieillesse, Une excellente trilogie sur la vie de l’acteur Thomas Duret est une pièce symbolisant le rapport qu’a l’humain à sa propre existence au fil du temps.


Durant la première partie, l’acteur offre une performance physique incroyable, en retraçant le cheminement d’un nouveau-né qui découvre son corps, puis en imitant la maladresse d’un jeune enfant avec ses jouets. Même si on ne peut s’empêcher de décrocher quelques sourires devant un homme barbu gesticulant tel un nourrisson, les mouvements intentionnellement brouillons sont réalisés à la perfection.


Après cette scène s’étirant en longueur, le personnage anonyme se retire quelques instants, puis réapparaît doté de l’assurance d’un adulte. Et d’un pantalon. Pendant que des couleurs vives éclairent le rideau suspendu derrière lui, Duret accomplit la tâche fastidieuse de disposer de nombreux morceaux de verre sur le sol. Voilà pour le deuxième acte.


Pour la partie symbolisant le soir de la vie, des phrases rappelant la défaite, la mort et la solitude sont projetées, accompagnées d’un enregistrement de deux personnes âgées discutant de ces thèmes. Quant à lui, le comédien défile à pas feutrés devant l’auditoire.


Perplexe au début de la prestation, l’audience laisse échapper quelques rires nerveux. Toutefois, on sent une fascination grandissante au cours du déroulement de la pièce, on cherche à interpréter, à découvrir le fil conducteur qui relie toutes les stimulations sensorielles auxquelles on nous expose. Et c’est là que réside la grande force d’Une excellente trilogie sur la vie: l’introspection subtilement suggérée par des gestes, des sons, des images. Le spectateur n’est pas bombardé d’informations, il possède l’espace nécessaire pour en dégager le sens qui lui convient.


Bien sûr, on s’ennuiera si l’on s’attend à ne pas trop avoir à se creuser les méninges, à passer un moment relaxant, à être pris par la main. De telles créations artistiques plus simples, explicites, ont leur place et sont omniprésentes à notre époque marquée par la rapidité. Mais ce que Thomas Duret nous propose est une œuvre expérimentale, qui va à contre-courant, et qui est nécessaire car sa valeur ne disparaît pas au moment réintégrer la réalité. Elle fait réfléchir et grandir.


Une excellente trilogie sur la vie sera présenté le 2, 7 et 8 décembre au théâtre La Chapelle. Toutes les informations se retrouvent sur le site web du théâtre: http://lachapelle.org/fr/calendrier/une-excellente-trilogie-sur-la-vie

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