Quand Alain Farah passe de la plume au clap
- Laurine Fiandino

- il y a 6 jours
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 5 jours
« J’avais pas juste envie d’un best-seller, j’avais envie d’un livre qui rassemble à travers le temps », confie Alain Farah en parlant de son dernier roman, Mille secrets mille dangers. Les amoureux et amoureuses de cette œuvre se sont rassemblé·es lors de la sortie en salle de son adaptation cinématographique, le 19 septembre dernier.

Déjà lors de sa parution en 2021, le roman d’Alain Farah, Mille secrets mille dangers, faisait jaser. Parmi ce qui plaît au public, on compte les thèmes, tels que le deuil, l’anxiété, les conflits familiaux et les différences culturelles, mais aussi les personnages « hauts en couleur ». La structure du roman, où l’auteur fait des allers-retours dans le temps pour raconter plusieurs époques de sa vie et de celles de ses proches, fait aussi partie des atouts mentionnés.
Ce qui touche réellement le lectorat d’Alain Farah, et les autres, c’est que le livre décrit une réalité spécifiquement québécoise. La mention de lieux évocateurs de Montréal et le trajet de vie d’un jeune homme né au Québec d'un père égyptien et d'une mère libanaise dépeignent cette société.
Des mots aux images
Pour Alain Farah, c’est cette réalité qu’il fallait absolument retrouver dans l’adaptation à l’écran, réalisée par Philippe Falardeau. « Ça a donné une expérience de proximité, avec des personnages qui ont l’air plus grands que nature mais [en fait] c’est du monde qui existe », explique l’auteur. Il révèle que Philippe Falardeau l’a approché quelques semaines après la parution du livre par l’intermédiaire de sa femme.
Interrogé sur les difficultés rencontrées lors de la réalisation du film, Alain Farah affirme que le seul véritable obstacle a été le choix des scènes qui n'apparaîtraient pas dans le long-métrage. « Philippe m’a dit [qu’on] serait peut-être mieux avec un format de série-télé avec dix épisodes d’une heure, versus un film de deux heures qui va nous obliger à vraiment concentrer les choses », explique-t-il. Il fallait donc un moyen de transmettre l’essence du roman dans un délai de cent vingt minutes.

Leur solution a été d’inventer beaucoup d’éléments. « Si tu connais bien le roman, tu vois tout ce qui n’est pas [dedans] », plaisante-t-il. Malgré les problèmes rencontrés et les différences entre le livre et le film, Alain Farah se dit « artistiquement extrêmement comblé ».
Le Québec, et ensuite ?
Quant à la potentielle portée de Mille secrets mille dangers à l’international, Alain Farah se prononce clairement : « Je ne pense pas que Mille secrets mille dangers ait une carrière internationale, car il n’a pas été traduit. [Toutefois], il est apprécié par un petit public en France [et] est enseigné dans quelques universités. »
L’auteur dit avoir fait sept séjours afin de promouvoir le livre en France, le tout en seulement deux ans. Il ajoute : « Si t’es sérieux dans ta démarche d’écrivain qui écrit en français, Paris existe dans ce monde-là ; et faire comme si Paris n’existait pas, pour moi, c’est un choix légitime mais qui ne convient pas à ma vision du monde. »
Alain Farah précise que le réalisateur Philippe Falardeau et l’équipe du film se sont rendus en tournée à Hambourg, en Allemagne, ainsi qu’à Busan, en Corée du Sud. Selon l’auteur, le premier succès du livre en 2021, suivi de celui du film aujourd’hui, permet de défolkloriser la culture québécoise aux yeux du reste du monde. « Il y a une forme de réconfort de me dire que c’est un livre auquel les gens se réfèrent », conclut l’auteur.











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