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On ne dit jamais assez aux endroits qu’on aime qu’on les aime

Photo : Espace pour la vie


Mon cher Biodôme,


C’est à ton tour de te laisser parler d’amour.


Il y a bien longtemps qu’on s’était vu, toi et moi. Il y a bien longtemps que j’avais posé les yeux sur tes trésors et tes secrets, que j’avais senti tes parfums et tes pluies artificielles sur ma peau.


D’aussi loin que je me souvienne, tu as toujours été à mes côtés, au chaud dans la place de choix que je te gardais dans mon coeur.


À quatre ans, armée de mon imperméable rouge et de mon mini sac à dos, j’ai sillonné tes couloirs à la recherche de bestioles de tout genre, les yeux écarquillés devant les merveilles de la nature que tu m’offrais.


À huit ans, j’ai lu chacun de tes panneaux informatifs comme si ma vie en dépendait, insatiable de connaître les moindres détails de chaque espèce, faune comme flore, un écosystème à la fois.  


À treize ans, j’ai réalisé à quel point les tout-petits crient fort en explorant ton enceinte. Parfois, ça surprend. Parfois, ça dérange. Souvent, je m’en moque parce que je t’aime trop pour m’en faire avec ça.


Aujourd’hui, à 21 ans, j’ai parcouru tes sentiers, comme pour la première fois, vêtue de mon imperméable jaune. Il y a bien longtemps qu’on s’était vu, toi et moi. Aujourd’hui, j’en ai vu de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles. J’ai été plus bruyante que les bambins, je crois bien, en m’émerveillant devant les petits singes orange (Tamarin-lion doré) ou noirs (Callimico de Goeldi), la loutre qui se donnait en spectacle et les pingouins qui battaient des ailes. Malgré les odeurs bien… particulières de chacune de tes salles et la « pluie » qui dégouline dans la forêt boréale (dont je doute fortement qu’elle soit volontaire), j’ai adoré chaque seconde de ma visite. Même si je n’ai pas vu tes paresseux.


Aujourd’hui, 2 avril 2018, tu ouvres tes portes pour une dernière fois au public. Après 25 belles années à nous accueillir dans tes forêts intérieures, tu tires les rideaux pour plusieurs mois, le temps de te refaire une beauté. Demain, tes animaux déménagent, relocalisés un peu partout. Certains ne reviendront pas, d’autres ne reviendront pas seuls. Mais toi, tu seras toujours là. Et je serai toujours là à t’attendre.


Mon cher Biodôme,


On se revoit en 2019.


En espérant qu’à ton retour, on puisse les voir, tes paresseux.

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