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Indianara : Un documentaire nécessaire



Dans le cadre de sa 48ème édition, le Festival du nouveau cinéma (FNC) affichait une importante sélection de longs et de courts-métrages audacieux, avec comme directrice de programmation Zoé Protat. Dans l’ensemble des œuvres sélectionnées, une tendance est évidente : les femmes prennent d’assaut l’écran, transformant le FNC en véritable recueil d’épopées féministes. Par exemple, dans le documentaire Indianara des réalisateurs Aude Chevalier-Baumel et Marcelo Barbosa, on nous transporte en plein cœur de Rio de Janeiro en explorant la réalité d’individus LGBTQ+. Présentée en première canadienne, après avoir été présentée au Festival de Cannes, l’œuvre est brusquement touchante.

Déchirés entre une quête d’émancipation et un constant combat dans le contexte politique mouvementé du Brésil, les protagonistes offrent un regard étroit sur leur réalité. Indianara Siqueira est à la tête de la Casa Nem, refuge presque secret pour les individus gays, lesbiens et trans dans le besoin. Une caméra fébrile, un point de vue rapproché et des morceaux de vie entrecoupés : la vérité de l’œuvre est poignante.

C’est un portrait d’une intimité presque bouleversante que dressent les deux réalisateurs du personnage d’Indiana Sequeira. Passant de moments chaleureux avec son époux à une manifestation à la suite de l’assassinat de la politicienne et activiste Marielle Franco, le documentaire expose des parcelles de la vie de cette dernière sans aucune censure. Réelle guerrière dans ce combat pour l’émancipation des personnes trans, elle donne la parole aux gens qui ne l’auraient pas eue auparavant.


Tourné entre 2016 et 2019, le documentaire plonge l’audience dans une réalité qui semble lointaine, mais qui est pourtant si proche. Les individus, auxquels il est impossible de ne pas s’attacher, militent et s’époumonent tout en tentant de conserver leur domicile. Il y a ces extraits de dialogues, regards brefs sur le parcours personnel des personnages, qui donnent une impression de les connaître sans qu’on puisse vraiment comprendre la complexité de leur passé. Ce n’est non pas avec l’esthétique de l’image qu’Indianara conquiert, mais bien par la puissance des mots de ses protagonistes ajoutée à la force de leurs convictions ainsi qu’à leur militantisme surnaturel.

Indianara est un apport important à cette lignée de films qui se veulent criants. Le film dérange de par sa justesse et de par ces images auxquelles il est impossible de rester neutre, prouvant d’autant plus sa nécessité. L’importance d’Indianara réside dans son pouvoir de changer les choses en s’inscrivant comme une œuvre d’une vérité violente pourtant pleine d’humanité.

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