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Those Roots Within : Un essai dansant

Photo du rédacteur: Gabrielle ProulxGabrielle Proulx

L’espace de création Montréal Art Interculturels (MAI) accueille le duo de danse contemporaine formé par Alida Esmail et Hodan Youssouf. Those Roots Within interroge l’intersection de plusieurs réalités opposées. 


Mention photo: David Wong

Une ambiance chaleureuse règne dans le café-bar du MAI, invitant les spectateurs et spectatrices à aller à la rencontre des autres, certains en parlant, d’autres en signant. 


La rencontre d’univers


De graves sons de basses fréquences envahissent l’espace, justifiant l’utilisation des coquilles déposées sur les sièges et la fermeture des implants auditifs. L’espace en entier vibre. Lorsque les deux danseuses s’installent sur la scène, silence absolu s’installe et laisse place aux battements des cœurs des spectateurs et spectatrices, qui résonnent entre les coquilles.


Esmail et Youssouf n’échangent aucun regard durant le premier acte. Elles explorent chaque recoin de la scène en marchant, retraçant symboliquement tout le chemin parcouru en tant qu’immigrantes. La lenteur de cette introduction est intrigante. Devant ce début de spectacle minimaliste et silencieux, l’auditoire crée sa propre ligne narratrice dans un moment d’introspection. Le rythme lent revient à quelques reprises lors du spectacle et perd alors de son effet de mystère.


Le spectacle est construit par différents segments, tantôt en solo, tantôt en duo, révélant les points de rencontre et de friction entre leurs réalités d’immigrante, de femme, de personne entendante et de personne sourde.


Les épisodes en symbiose sont les plus puissants. Rappelant le jeu d’enfant du chat et de la souris, ceux-ci montrent l’énorme complicité entre Esmail et Youssouf. Lorsque Youssouf fonce vers Esmail, ses yeux se remplissent de peur et d’incompréhension. Leurs expressions faciales ajoutent une couche importante à leur exploration du jeu. Alida Esmail allie parfaitement puissance et vulnérabilité lors des points culminants du spectacle grâce à des mouvements rapides, mais contrôlés. 


Apprécier l’art sous un nouvel angle


Plusieurs techniques scénographiques sont utilisées, telles que des éclairages rouge et bleu, une machine à fumée et des douches de lumières. Ces techniques amplifient par moment des instants clés du spectacle, mais parfois, leur utilisation semble plus ou moins justifiée. C’est un grand défi que d’habiter une scène en duo, une plus grande exploitation des ajouts techniques aurait été bénéfique.


Ce spectacle sort assurément de l’ordinaire et oblige le public à apprécier l'art sous un angle totalement différent, dans un silence introspectif. Il propose une réflexion sur l’intersection des réalités multiples à travers le mouvement. 


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