Crédit photo: Tristan Perez-Martin

Quand trop de questions volent au-dessus de nos têtes, Pep Ramis danse pour les transformer en étoiles.
«C’est ce que je fais: cet espèce de voyage poétique où j’espère que le public viendra avec moi au travers ces divers paysages, ces diverses scènes dans lesquelles je parle avec le mouvement», a confié Pep Ramis en parlant de son nouveau spectacle présenté à l’Agora de la danse. C’est avec un peu de folie et à grandes doses de beauté que le solo The Mountain, The Truth and The Paradise explore la tragicomédie et les contradictions de la condition humaine.
L’homme originaire de la Catalogne ne se considère pas uniquement comme un danseur. L’art est greffé en lui sous trop de formes pour s’en limiter qu’à une seule. Artiste visuel, chanteur et musicien, Pep Ramis ne se gêne pas pour modeler ses talents quand vient le temps de monter sur scène. Puis, il épate, ne serait-ce qu’avec sa voix aussi puissante qu’apaisante.
À l’aube de ses 56 ans, Pep Ramis ne cache pas l’impact des années sur son art. «Tu ne cherches plus à être fantastique ou à faire des mouvements exceptionnels. Tu cherches à être connecté avec ce que tu fais et à ne faire que l’essentiel. J’essaye d’être le plus personnel possible», explique-t-il.
Plusieurs questions brillent dans l’esprit de Pep Ramis, qui souhaite les illuminer dans celui de son public. Que signifie la vérité? Où est le Paradis et que représente-t-il? «Il y a une question qui est à la base de tout et c’est où est la spiritualité dans ces jours-ci», soulève-t-il. Parmi toutes les inspirations de l’artiste, le poète italien Erri de Luca en est une et il est d’ailleurs cité durant le spectacle pour inviter les gens dans un questionnement sur les essentiels de la vie.
J’attache de la valeur à toute forme de vie. À la neige, la fraise, la mouche. J’attache de la valeur au règne minéral et à la république des étoiles. J’attache de la valeur au vin tant que durera le pain. -Erri de Luca
L’homme pose un regard sur toutes les contradictions qui habitent chaque être humain. «On est capable d’aimer, mais on est capable de la haine. Mais ces polarités vont toujours se parler», propose l’artiste. Sur scène, il joue avec les brisures suivantes: le noir et le blanc, la montée et la chute, l’humour et la tragédie, la rapidité et le calme, la folie et la sagesse. Car s’il est impossible d’expliquer le sens de notre vie, Pep Ramis démontre qu’il peut être possible de l’inventer.
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