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Sniff Sniff


breaking bad

On pourrait croire à une démonstration de tristesse qu’évoque cette onomatopée, mais il  n’en est rien. Un petit instant plus tard et une fine poudre couleur neige disposée en une raie bien droite est absorbée par une narine avide de sensation.


Tel se déroule une scène de la populaire série Girls où l’indécise Hannah consomme de la cocaïne.


Et elle n’est pas seule, parmi la panoplie de personnages qui peuplent nos séries télé préférées, pour qui la drogue est de plus en plus monnaie courante, que ce soit comme consommateur, revendeur ou «cuisinier». Pensons simplement à Weeds ou Breaking Bad. Qu’est-ce qui nous attire tant dans ce genre d’univers?


Parce qu’à voir les cotes d’écoute exceptionnelles (10,3 millions de téléspectateurs aux États-Unis seulement pour la finale de Breaking Bad), ça nous plait ce genre d’intrigue. Prenons cette dite série, à la lecture du synopsis, on ne s’attend pas à être rivé à notre écran, à avoir le rythme cardiaque un peu plus élevé à chaque fin d’épisode et à écouter une saison en deux jours. On s’entend, un professeur de chimie qui a un cancer des poumons avancé, qui ne peut pas avoir d’assurances convenables pour aider sa femme enceinte et son fils handicapé après sa mort, ça ne sonne pas la joie. Dit comme ça, c’est limite barbant.


De toute évidence, ce sont les répercussions imprévues qui nous accrochent. Les ruses, le danger, la violence, transgresser les règles, les armes, l’univers méconnu, louche et dangereux, les cartels, l’argent «facile»… On s’est tous demandé qu’est-ce qu’on ferait dans la même situation, comme le moment où Nancy Botwin de Weeds découvre que son nouveau copain est un agent de la DEA ou l’instant où Skyler White de Breaking Bad découvre que son mari cuisine de la méthamphétamine.


Et par la même occasion, on devient un peu curieux de voir qu’est-ce qui pousse les joyeux lurons de Skins de prendre des petites pilules avant chaque fête, qu’est-ce qui rend le beau Jason Stackhouse et le shérif Bellefleur de True Blood aussi friands du V ou Marcy Runkle de Californication incapable d’arrêter de s’enfoncer un billet dans le nez et d’aspirer toutes les économies d’elle et de son mari.


Qui ne s’est jamais dit un seul instant « Du meth? Peut-être une fois… pour essayer.» Ça ne nous incite vraisemblablement pas à consommer, mais ça rend le phénomène de la consommation beaucoup moins dur qu’il ne l’est en réalité. C’est presque banal, à la limite glamour.

Est-ce qu’on le fait? On passe à l’action? Peut-être. Ça, l’histoire ne le dit pas.

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