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Royal : La tyrannie de la réussite académique

Photo du rédacteur: Camélia BoussaidCamélia Boussaid

Le théâtre Duceppe termine sa saison 2023-2024 avec la cynique pièce Royal, une adaptation du roman du même nom de Jean-Philippe Baril Guérard mis en scène par Virginie Brunelle et Jean-Simon Traversy.


Cette pièce plonge le public dans l’univers des étudiants et étudiantes en droit de l’Université de Montréal, où « tous les coups sont permis ». Sur les bancs d’école, la rivalité règne et les universitaires ont pour but de gagner la course aux stages dans les plus prestigieux cabinets d’avocats.


Parmi cette autoproclamée « élite de la société », l'histoire se concentre sur Arnaud, fils de médecins et diplomé du collège Brébeuf. Comme tous ses camarades de classe, il est en quête d’un GPA (grade point average) le plus élevé possible, mais à quel prix?


La danse pour sublimer les écrits


Il n’est pas toujours facile de mettre en scène un roman, et dans ce cas-ci, c’est la danse contemporaine qui s’est mélangée au théâtre pour convertir l’histoire de Jean-Philippe Baril Guérard en art vivant.


C’est un pari audacieux que de miser sur la danse au détriment du décor, mais le tout est bien exécuté, puisque le mouvement des corps ajoute du dynamisme et de l’émotion à la pièce. L’élément de décor principal est un grand rideau de fils métalliques qui sert à projeter les personnages en plus grands. La sobriété du décor laisse ainsi toute la place aux personnages pour briller dans un style qui rappelle la tragédie grecque.


La nouvelle cohorte 


La cohorte de dix jeunes interprètes est très solide. Chacun et chacune arrive à faire ressortir l’unicité de son personnage malgré leurs habits similaires, qui  les rendent difficiles à différencier visuellement. Cela dit, parmi la dizaine, certains personnages ne sont pas pertinents à l’intrigue et n’ont que très peu de répliques. 


La performance de Vincent Paquette dans le rôle d'Arnaud brille malgré une écriture un peu déséquilibrée, qui rend la compréhension du personnage difficile lorsque sa santé mentale dégénère. Ce déséquilibre entre l’interprétation et l’écriture se manifeste aussi dans les interactions avec Aline Winant qui joue Aurélie, la copine d’Arnaud;  leur couple manque de chimie.


Entre le roman et le théâtre


La pièce manque certaines clés de compréhension que le livre peut venir combler en amont, telles que la mise en contexte des personnages ou la dégradation de la santé mentale d’Arnaud. Il y a donc un sentiment que la pièce en dit trop peu par rapport au roman, ce qui n’est pas anormal étant donné le changement de médium.


Le théâtre Duceppe parvient globalement à relever le défi de taille de mettre en scène un livre aussi cinglant, où la perfection académique devient une réelle obsession. Avec cette rafraîchissante distribution de jeunes comédiens et comédiennes, Royal parvient à clôturer la saison théâtrale avec un sentiment de renouveau.


Crédit photo : Danny Taillon

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