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Géante et Structures affectives : un double succès dansé avec franchise

Crédits photo: Denis Martin


Mûres, fortes en images et conçues avec soin, les pièces Géante de Gabrielle Surprenant-Lacasse et Structures affectives du collectif Bregma, présentées par le diffuseur Tangente du 11 au 14 novembre, alimentent avec deux approches distinctes une réflexion sur le dialogue entre le corps et l’environnement.


Installé·e·s dans la vaste salle Espace orange de l’Édifice Wilder, les spectateurs et spectatrices ont eu droit à un programme double riche en idées et en émotions. La chorégraphe et interprète Gabrielle Surprenant-Lacasse a d’abord présenté son solo introspectif Géante, qui explore la sensation d’être gigantesque.


Dans son solo, la danseuse nourrit son interprétation en créant un échange dynamique entre elle et ses vêtements. Sous une musique envoûtante, Gabrielle Surprenant-Lacasse réussit à s’ancrer sur scène avec des mouvements parfois posés, parfois précipités, tout en utilisant sa chemise et ses pantalons pour créer une conversation visuelle captivante. Des pas plus grands que nature sont accentués par ses pantalons remontés. En manipulant le tissu qu’elle porte telle une deuxième peau, l’artiste exsude des émotions comme la frustration.


Géante puise également son inspiration dans une réflexion sur les démons intérieurs pour mettre au monde un être tordu et vulnérable qui construit le spectacle en crescendo. À travers cette autoreprésentation, Gabrielle Surprenant-Lacasse matérialise avec générosité des tourments souvent internalisés.


Le Collectif Bregma a par la suite porté sur scène sa pièce Structures affectives, où la danseuse Frédérique Rodier met de l’avant une interaction avec son environnement régie par un dispositif métallique. Le collectif a ainsi opté pour une exploration moins organique, voire presque mathématique, du rapport corps-environnement.


Lors de cette rencontre entre l’art visuel, la danse et la musique, Frédérique Rodier occupe la scène avec, à sa taille, une ceinture équipée d’une tige métallique. Restreinte dans ses mouvements, la danseuse ne fait qu’un avec le dispositif, qui devient le point focal de son être. « La scène était la feuille de papier et j’étais le compas », a-t-elle indiqué en discussion avec l’auditoire après le spectacle. L’espace est ainsi transformé en élément géométrique, et par l’exploitation de différents axes, le public est entraîné dans cet univers vécu à travers un objet. 


Réfléchies et minutieuses, les pièces Géante et Structures affectives sont sans aucun doute de francs succès. Leurs approches conceptuelles riches et imagées laissent un effet percutant sur l’auditoire, justifiant le long travail de recherche des artistes.

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