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Photo du rédacteurChristophe Boucher-Rouleau

Technologies contemplatives, une tempête de stimulations sensorielles en deux temps.



Kaléidoscope


« Veuillez retirer vos bottes avant d’entrer dans la salle », nous dit un membre de l’équipe technique. « Durant la représentation, vous êtes invités à vous déplacer, ou encore vous pouvez rester assis sur les chaises ou les coussins qui vont être un peu partout dans la salle », ajoute-t-il. « Vous pouvez garder les lunettes ou les enlever, à vous de décider. Bon spectacle! »


Tout l’auditoire se positionne en demi-cercle autour des deux interprètes, Ariane Dessaulles et Melina Stinson, qui portent des lunettes kaléidoscopiques. Elles sont immobiles. D’un coup, des sonorités électroniques envahissent la salle, fruit du travail de deux musiciens qui laissent échapper divers sons de leurs claviers.


Mélodies psychédéliques et sons robotiques accompagnent les danseuses, qui commencent tranquillement à bouger. Elles tendent des boîtes remplies de lunettes aux spectateurs, qui sont ébahis par les visions multicolores renforcées par un puissant éclairage polychrome.


Muni de ces lentilles, on peut adapter le spectacle à son goût. Fixer un projecteur ou suivre les mouvements enivrants des deux danseuses? À nous de voir.


Pas d’espace pour penser ou chercher un sens à ce qu’on nous propose. Nos sens sont complètement bombardés d’informations. On sort essoufflé après ce 30 minutes, il faut le dire, haut en couleur.


Èbe


Après l’entracte, on est dirigé vers les gradins de la salle, qui avaient été camouflés par un rideau lors de la représentation précédente. Quatre accordéons sont montés sur des chariots à l’arrière-scène. Bien que personne ne les manipule, les instruments se mettent en marche. Grâce à un mécanisme qui leur permet de se mouvoir automatiquement, ils créent des bruits s’apparentant tantôt à des respirations humaines, tantôt à des bruits de vague, le tout juxtaposé aux sonorités habituelles de l’ accordéon.


Puis, un homme (Patrick Saint-Denis) se poste dos aux estrades et fait tourner un projecteur au bout d’un long fil. Des bribes de chansons s’échappent des hauts-parleurs lorsque le projecteur passe devant les accordéons. Quelques instants plus tard, aussi subitement qu’il l’a entamé, il cesse son manège.


Jusque là, une femme (Sarah Bronsard) était couchée au sol. Elle se lève, enfile des claquettes et se met à danser. Elle offre une performance intense qui résonne au-dessus de la musique qui joue à l’arrière-plan.


Pendant que les minutes s’écoulent, les deux interprètes bougent les accordéons robotiques un peu partout sur la scène. La danseuse y va de pas vifs et sporadiques, émettant des sons contrastant avec le rythme que crachent les hauts-parleurs.


Pour conclure, on amène les accordéons mécaniques à l’avant de la scène. Avec un mouvement de va et viens, ils nous saluent comme autant de comédiens. suivis des deux artistes.


Au final, ces deux représentations mariant technologie et performances humaines excitent nos sens par leur incongruité. Elles nous font voir et entendre des choses étranges, inédites.


Technologie contemplatives est présenté jusqu’au 11 février à l’édifice Wilder de la place des arts

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