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Suites ténébreuses : les songes éveillés d’enfants et d’adultes

Photo du rédacteur: Élie Michaud-A.Élie Michaud-A.


Suites ténébreuses, présentée les 4 et 5 octobre derniers, est la dernière création originale de la chorégraphe Hélène Blackburn. Sa compagnie de danse Cas Public fêtant ses 30 ans cette année, la chorégraphe a saisi l’occasion pour donner suite à ses précédentes créations Not Quite Midnight (2018) et Suites Curieuses (2014). Reconnue pour ses spectacles destinés à un public jeunesse, et, plus récemment, multigénérationnel, cette dernière signe une nouvelle fois son spectacle par des thèmes découlant de l’imaginaire. Les monstres peuplent les cauchemars de l’enfance, mais, ici, perdurent également une fois adulte. Insécurité, incertitude, curiosité et émerveillements tourbillonnent dans les jeux d’ombres et de lumière.

En résidence à l’Agora de la danse, l’aventure débute par une impeccable entrée en la matière: les danseurs nous laissent à peine le temps de reprendre notre souffle. Une multitude de mouvements déferlent sur nous, tous exécutés avec une fine et saisissante précision. Au bout de quelques minutes, on devine déjà les longues heures de répétition de par l’infatigable synchronisation des artistes. La qualité du travail saute aux yeux tout au long de l’éphémère 45 minutes.


La coordination est réfléchie sous plusieurs formes : non seulement des couples de deux ou trois danseurs sont formés, mais ils sont aussi répartis sur la scène. On aimerait avoir plusieurs paires de yeux, non pas parce que cela se fait trop étourdissant, mais bien parce que chaque segment mérite l’attention du spectateur. Les personnages apparaissent et disparaissent rapidement, comme dans un songe. Les mouvements rapides des mains des artistes accrochent la lumière et viennent créer un effet d’irréalité.


Le duo étroit des danseurs Blackburn/Bazzo crée une atmosphère qui ne nous montre pas seulement que le rêve est le thème de la pièce, mais qui nous le fait aussi ressentir. Des éléments de scène à demi-éclairés, des êtres tapis dans l’ombre, une chorégraphie qui fait osciller les danseurs entre l’ombre et la lumière… Tout est baigné de magie et de mystère, ce qui pique la curiosité.

On ne peut pas manquer de mentionner l’importance sur scène du groupe Dear Criminals. Le son électro-folk devenait un être à lui seul, planant au-dessus des artistes, tandis que le chanteur Charles Lavoie devenait un personnage lorsqu’il se matérialisait sur scène. Il est impossible de nier l’ajout unique d’un groupe comme celui-là en live. Bref, la musique de Dear Criminals était un choix judicieux pour créer une ambiance fusionnelle avec ce qui se jouait sur scène. La multitude d’éléments soigneusement exécutés dans un mutisme ténébreux ainsi que les animations sorties de l’imaginaire d’un enfant de Suites ténébreuses nous ont transposé dans un rêve aux histoires disparates. Avec la musique envoûtante des musiciens, cette œuvre aux tendances enfantines a tout d’une composition réussie – il ne nous restait qu’à nous laisser transporter.

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