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Rosie Valland, le premier coup de cœur des Francouvertes


Rosie Valland. Crédit Photo: Charlie Bourdeau

Rosie Valland. Crédit Photo: Charlie Bourdeau


L’univers pop-rock-indie de l’auteure-compositrice-interprète Rosie Valland a séduit, lundi soir dernier, au Lion d’Or, le public et les juges de la deuxième soirée des préliminaires des Francouvertes. L’artiste s’est placée à la tête du palmarès du concours.

Les spectateurs du cabaret ont tout d’abord rencontré une jeune femme très gênée, à la main hésitante, au bonjour tremblant. La timidité de la créatrice, si grande qu’elle en devenait bouleversante, a toutefois disparu dès que ses musiciens, Jean-Philippe Levac (batterie) et Jesse Mac Cormack (guitare électrique, basse, synthétiseur) se sont abandonnés à leurs instruments.

La chanteuse originaire de Saint-Césaire paraissait aussitôt transportée, complètement envahie par la tristesse de ses textes poétiques, qui révèlent toute sa sensibilité, sa complexité, sa vulnérabilité. Le visage crispé, elle semblait à certains moments au bord des larmes. Les spectateurs ne pouvaient rester insensibles à une telle mise à nu, dramatisée par la guitare électrique et la basse de Valland.

La finaliste du Festival international de la chanson de Granby (2012) a interprété, de sa voix profonde, rauque, éraillée, semblable à celle de Salomé Leclerc, de toutes nouvelles compositions, dont Oublier, ainsi que les titres Mon parfum et Rebound, déjà connus de ses admirateurs.

L’interprétation de la piste Noyer, qui raconte l’incapacité de l’auteure à retrouver l’amour après une rupture, et ce malgré plusieurs tentatives, a constitué le moment fort de la soirée. La chanson s’est terminée sur une orgie instrumentale qui mêlait le rythme toujours plus rapide du synthétiseur, de la basse et de la batterie à la voix de Rosie Valland, qui répétait sans cesse, pendant presqu’une minute, «J’ai beau essayer», sur un ton de plus en plus pesant, désespéré, violent. La prestation de l’artiste traduisait parfaitement les propos de la pièce musicale. Le tempo effréné et les paroles cent fois réitérées exprimaient le trouble, l’aliénation, la folie de la chanteuse, causée par ses incessants essais (échecs) amoureux.


Antoine-C Gosselin. Crédit Photo: Charlie Bourdeau

C-Antoine Gosselin. Crédit Photo: Charlie Bourdeau


Le public a aussi eu droit à la performance de C-Antoine Gosselin, le chanteur de la formation Harvest Breed. Les ballades minimalistes que ce dernier a présentées (guitare acoustique, trompette et trombone) n’avaient rien d’accrocheur, si ce n’est que la voix claire et magnifique de l’auteur-compositeur-interprète. D’autant plus que les textes de Gosselin sont pauvres et saturés d’images ordinaires, vues et revues. Le Sherbrookois s’est tout de même mérité la troisième place du palmarès.


Crédit photo: Charlie Bourdeau

Jean-François Malo. Crédit photo: Charlie Bourdeau


Le troisième candidat de la soirée, Jean-François Malo, occupe quant à lui l’avant-dernière position. Accompagné d’un batteur, d’un bassiste et d’un guitariste, le jeune homme originaire de la Rive-Nord de Montréal a livré une performance de rock-garage, qui ressemblait davantage à une simple réunion de trippeux de musique qu’à une prestation mature. Le projet de Malo n’était pas assez mûr, mais le fruit était réel et le noyau bien présent : les textes de l’artiste sont légers, naïfs et tellement évocateurs. Ils ont un petit quelque chose qui les approche de ceux, inégalables, de Philémon Cimon.

Rosie Valland est actuellement en première position du palmarès des Francouvertes, suivie de YOKOFEU, de C-Antoine Gosselin, des Guerres D’l’Amour, de Jean-François Malo et de Beat Sexü.

 

Alexandra DUCHAINE

Journalisme

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