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Richard III, une pièce aux multiples facettes


Crédit photo: Jean-François Gratton

Crédit photo: Jean-François Gratton


Si Shakespeare avait vécu à notre époque, il aurait pu s’approprier le titre de psychanalyste et illustrer nombre de maladies mentales propres à notre siècle. Richard III, symbole de la perversion narcissique poussée à son extrême, manipule son monde avec une facilité déconcertante dans l’unique but d’accéder au trône d’Angleterre.

Porté par un Sébastien Ricard, si à l’aise à naviguer dans les méandres de l’esprit du vil et hideux usurpateur de couronne, que l’on se demande si lui-même n’aurait pas besoin d’aller s’allonger quelques séances sur un divan. Malheureusement, le personnage principal n’est pas le seul à nous dévoiler plusieurs facettes; la mise en scène apparait déséquilibrée en de multiples points.

Le poids de la pièce, montée par Brigitte Haentjens, repose presque entièrement sur les épaules du charismatique Sébastien Ricard, par ailleurs chanteur du groupe Loco Locass. Les personnages secondaires, si nombreux et sans grandes caractéristiques de jeu, nous demandent deux bonnes heures de concentration pour arriver à les différencier les uns des autres.

Paradoxalement au handicap physique de son personnage, c’est Sébastien Ricard qui semble le plus aisé dans ses déplacements ainsi que dans sa diction. Pourquoi une si grande distribution si la lumière n’est faite que sur l’un des personnages?

Le choix de la modernité qui se veut assumé, selon le synopsis de la pièce, n’est pourtant pas tranché ni dans la diction, qui oscille entre le joual et la déclamation tragédienne, ni dans les costumes où les tenues de cuirs ajustées côtoient les robes empires. Et ce n’est qu’après l’entracte, lorsque Richard accède au trône, que la mise en scène se débride enfin; des chorégraphies plus graphiques, des enchainements plus fluides libèrent les comédiens de leur carcan de jeu classique, pour notre plus grand bonheur.

Pas facile de dépoussiérer une pièce classique sans la dénaturer. Malgré une traduction actuelle et efficace de l’œuvre par Jean-Marc Dalpé et une volonté de mise en scène moderne au résultat un peu brouillon, cette pièce incontournable du répertoire classique, n’attire au théâtre, majoritairement, que des têtes blanches ou des initiés. À quand une pièce de cet acabit sachant séduire les moins de 30 ans?

Richard III, au Théâtre du Nouveau Monde jusqu’au 4 avril. 

 

Claire BRIFFAULT

Journalisme

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