L’ère du numérique apporte plusieurs avantages: une communication facilitée, un accès au monde entier, mais surtout, beaucoup plus d’images de chatons. En effet, depuis la popularisation du Web, ils sont partout, au grand plaisir de beaucoup d’utilisateurs. Toutefois, leur histoire au Québec remonte à fort longtemps.
La fascination des Égyptiens pour les chats est bien connue. Littéralement vénérés, ces félins ont commencé à être domestiqués en Égypte ancienne, à l’époque où les pharaons étaient encore chose commune. Pourtant, peu savent que les Grecs et les Romains ont eux aussi pris part à cette pratique. Moins idolâtrés que par le passé, ces animaux ont pris d’assaut le coeur des Européens qui les ont, à leur tour, domestiqués, mais qui les ont, pour leur part, surtout appréciés pour leur caractère utilitaire. Ainsi, jusqu’aux premières explorations du Nouveau Monde, le statut de ces animaux est resté sensiblement le même: ils servaient majoritairement à chasser les rats et les souris, et accessoirement – pour les plus fortunés de ce monde – à être adoptés en guise d’animaux de compagnie.
Arrivés avec les premiers colons, les chats se sont rapidement installés sur le nouveau continent. Ils avaient, comme fonction première, le devoir de contrôler la population de vermine et de s’assurer que les vivres ne soient pas contaminés. Malgré l’idée qu’ils aient été d’abord introduits parce qu’ils étaient utiles, ces félins se sont rapidement imposés comme étant des animaux de compagnie fiables, mais attachants. Leur prolifération rapide a également fait en sorte qu’ils ont vite dominé jusqu’à quitter, en majorité, leur fonction pratique pour devenir, aujourd’hui, des sensations du Web, et en outre, de mignons compagnons.
Ainsi, l’obsession sociétale pour la gent féline s’est développée sur des centaines d’années, mais a certainement bondi d’un cran avec l’arrivée du numérique. En effet, depuis les vingt dernières années, il est possible d’observer une nette augmentation de la présence des matous, dans les foyers et, conséquemment, dans les médias. On assiste alors à la montée de célébrités, comme Grumpy Cat, qui cumule des millions de fans sur les réseaux sociaux. Ce phénomène explose de tous bords, tous côtés certes, mais il peut parfois être difficile d’en cerner tous ses aspects.
Il est évident que la popularité de ces petits moustachus repose en partie sur leur facilité d’approche. Parce qu’ils sont paresseux et relativement dociles, il est souvent simple de posséder de tels animaux de compagnie. Ceux-ci demandent, en effet, moins d’attention qu’un chien et sont beaucoup plus indépendants. Toutefois, lorsqu’ils sont enjoués, ils deviennent réellement divertissants. De là naît l’extrême popularité des vidéos qui pullulent sur le Web et qui contribuent certainement à renforcer l’obsession de la société pour ces petits félins.
L’arrivée des médias sociaux a de plus eu un impact sur la dévotion envers les chats. Les gens vivant leur adulation de manière individuelle ont pu connecter avec d’autres individus ayant les mêmes intérêts, de sorte que de réelles communautés se soient créées. Des sites Web complets ainsi que des chaînes YouTube sont consacrés aux chats, et bien plus encore. Des utilisateurs décident même de bâtir une page spécialement pour leur animal à moustaches, et ainsi de créer du contenu comme si celui-ci administrait son propre profil. Les adorateurs y trouvent donc leur compte, mais ce contenu et cette omniprésence des chats dans nos écrans font en sorte que tous, initiés de cet univers canin ou non, peuvent apprécier la présence de ces félins dans les médias.
Le culte voué à ces créatures peut aussi s’expliquer par notre amour des chatons. En effet, le cerveau humain fait en sorte que tous les « bébés » sont irrésistibles, pour des raisons de survie, c’est-à-dire pour protéger les plus vulnérables. Ce concept s’applique évidemment aux humains, comme à tous les animaux. C’est pourquoi beaucoup sont attendris devant des bébés animaux, toutes races confondues.
Outre les réseaux sociaux, ces félins se sont infiltrés dans plusieurs autres sphères. La fascination, qui a pris son ampleur en ligne, a migré vers le commerce de détail. Impossible de faire les boutiques sans trouver au moins un item leur étant de près ou de loin relié. Que ce soit un vêtement à leur effigie, un bibelot ou même de la nourriture, les grandes marques ont bien compris que mettre à profit l’amour des chats serait payant.
Ayant donc une présence dans les plus grandes sphères de la société, les félins sont, de manière unanime, une obsession partagée. Qu’on y adhère ou non, il est clair qu’ils ont un impact sur les médias et sur la manière de consommer leur contenu.
Somme toute, il est possible de se demander s’il s’agit simplement d’une mode qui finira par s’estomper du paysage médiatique. Il s’agit de questions valides auxquelles seul le temps saura répondre. En attendant, il ne reste qu’à apprécier leurs prouesses lorsqu’elles passent sur notre fil d’actualité.
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