top of page
Photo du rédacteurEmma Brien-Desrochers

Les filles et les garçons : Faire des étincelles dans le noir

Crédit photo: Suzane O’Neill


La Manufacture présentait au théâtre La Licorne Les filles et les garçons, pièce originale du britannique dramaturge Dennis Kelly et ici mise en scène par Denis Bernard. L’œuvre s’explique comme étant une véritable exploration des relations homme/femme par le biais d’une interprétation poignante de Marilyn Castonguay. C’est avec passion que l’audience est transportée, du début à la fin, grâce à l’honnêteté de la prestation impressionnante de l’actrice.


Dans son premier solo sur scène, Marilyn Castonguay interprète avec audace et sensibilité une femme, mère, amoureuse et passionnée. C’est cette même femme qui racontera, sous forme de monologue, des parcelles de sa vie, d’abord avec humour puis avec une vulnérabilité qui surprend, voire qui bouleverse. Le jeu quasi irréprochable de la comédienne est d’ailleurs la clé, puisqu’il est accompagné d’une mise en scène minimaliste composée de quelques jeux de lumière, d’un tabouret et d’un arrière-plan qui n’apparaîtra qu’à la fin de la pièce.


Il y a d’abord entrée en scène à la façon d’un spectacle d’humour : l’actrice longe la scène, racontant anecdotes et rencontres de son passé avec sarcasme tout en posant quelques questions à son audience ici et là. Lentement, un lien se crée. Elle est attachante et semble être toute puissante; invincible. Marilyn Castonguay dépeint le portrait d’une femme que chacun pense connaître, une dont on se souvient.

La pièce, parsemée d’ellipses marquées d’un changement subtil de lumière, laisse entrevoir des moments plus tendus entre une femme et ses enfants. La justesse du jeu, de la voix et des mouvements de la comédienne élève le tout : l’audience semble être en suspens, captive de la scène et de son actrice.


Vient graduellement s’installer dans la pièce une lourdeur dans le monologue, prémonition d’une chute certaine du personnage auquel le public s’était instinctivement attaché. C’est avec exactitude que l’actrice révèle le drame de son personnage, donnant à chacune de ses phrases et des élans qui s’y rattachent, sa raison d’être. Sans le jeu irréprochable de l’artiste, sans cette fragilité si bien incarnée, la pièce n’aurait pu avoir l’effet frappant qu’elle a provoqué. Les filles et les garçons touche par la finesse de ses mots dans l’évocation et l’interprétation de la douleur, mais aussi grâce à cette ode qu’elle fait de ces moments simples mais précieux.

0 commentaire

Commenti


  • Instagram
  • Facebook
  • TikTok
  • X
  • Vimeo
  • YouTube
  • LinkedIn
bottom of page