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Le Petit Prince : éternelle rêverie



Œuvre originale d’Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince renaît virtuellement du 30 octobre au 8 novembre au Théâtre du Nouveau Monde (TNM) en coproduction avec l’Orchestre Métropolitain, sous la mise en scène de Sophie Cadieux. Ce voyage céleste éveille l’imaginaire de l’enfant et fait réfléchir l’adulte sur la cruelle obéissance aux normes. Cette pièce ébranle à tous coups nos conceptions de par sa désarmante pureté et sa mélancolie.


Le Petit Prince, classique revisité de nombreuses fois, se démarque ici par le souffle musical que lui insuffle Éric Champagne, créateur musical. Perdu dans l’espace, le Petit Prince multiplie les rencontres et questionne les agissements des adultes qui l’entourent. De planète en planète, il dévoile les vrais sentiments, ceux qui n’éclosent qu’en présence de la solitude, et met en valeur la richesse du monde intérieur. Renaud Lacelle-Bourdon donne vie au Petit Prince, alors que Sophie Desmarais interprète la rose et le renard. Benoît Brière, Jean-François Casabonne, Fayolle Jean et Victor Andres Trelles Turgeon font également partie de la production. Les six acteurs incarnent, pour la plupart, plus d’un personnage, qu’ils s’approprient par la gestuelle et la musique. Or, leur jeu semble enfantin et poussé à la caricature lors de certaines scènes. 


La musique, comme fil conducteur, rend la pièce fluide dans ses transitions et dicte son ton en accompagnant le public tout au long du récit. Le quintette à vent de l’Orchestre Métropolitain, dirigé par Yannick Nézet-Séguin, magnifie la pièce en lui offrant une nouvelle voix. Placés au centre de la scène, les musiciens font écho au Petit Prince et se mêlent aux acteurs, enrichissant leur jeu.


Le récit poétique brille par une mise en scène en toute simplicité. En effet, un fil lumineux qui entoure les musiciens, rappelant la forme d’une planète, constitue un des seuls éléments de décor. Les couleurs que prend ce fil s’harmonisent au voyage musical, aux différentes planètes, ainsi qu’à l’essence des personnages. La lecture de la pièce de Sophie Cadieux, metteuse en scène et non actrice dans ce cas-ci, permet à l’adulte de retrouver sa vision d’enfant tout en étant confronté à des thèmes de « grandes personnes », tels que la perte de quelque chose de précieux.


Le Petit Prince se dépose sur la scène montréalaise à un moment bien particulier, en offrant une résonance à ce que nous vivons présentement. En échange avec Yannick Nézet-Seguin, dans une entrevue pré-spéctacle, Sophie Cadieux aborde ce parallèle : « Ça peut être reposant d’être mélancolique. C’est correct d’accepter cet état de l’ennui, de perdre ses balises, de l’inconnu, et c’est un peu ce que le Petit Prince fait en mettant ses limites et en revendiquant la beauté ou en confrontant les adultes avec leurs mensonges. » La production du TNM de cette oeuvre indémodable pénètre une fois de plus l’imaginaire de tous et toutes malgré son caractère parfois enfantin. Le théâtre change de registre pour sa prochaine pièce: L’Avalée des avalés, adaptée par Lorraine Pintal, sera présentée en salle, si le contexte le permet, dès le 17 novembre prochain ou en webdiffusion à partir du 27 novembre.

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