Crédit photo: Véronique Vercheval
La convivialité est une pièce présentée au théâtre Denise-Pelletier qui plonge le spectateur dans les grands questionnements et ambiguïtés qui entourent l’écriture de la langue française. Si la pièce a des allures pédagogiques, jamais des étudiants n’ont été aussi captivés par les grands mystères de la grammaire.
Arnaud Hoedt et Jérôme Piron ne sont pas des acteurs ni des humoristes. Les deux auteurs originaires de la Belgique ont été professeurs de français et ils ont fait un face à face avec l’absurdité de l’écriture de la langue française. S’ils se présentent devant leur public, c’est parce qu’ils se sont donné la mission d’aborder et de dédramatiser la complexité de l’orthographe; mission aussi loufoque que leur sujet.
Arrivé à son siège, le spectateur constate qu’un papier et un crayon sont mis à sa disposition, mais il ignore pourquoi. Le spectacle commence, puis les deux hommes se lancent:
«Nous allons faire une dictée!»
Les regards se promènent un peu partout dans la foule et tous semblent se demander s’ils sont sérieux. Oui, ils l’étaient. Les gens dans la salle étaient intrigués, mais une chose était certaine pour la prochaine heure: ils allaient rire.
Les deux interlocuteurs mettent en lumière avec légèreté l’anxiété que nous éprouvons à cause de l’orthographe: «vous savez ce moment où vous avez peur d’appuyer sur envoyer, par peur d’avoir fait une faute?». Les ricanements dans la salle confirment que nous connaissons tous ce sentiment et que c’est normal de se sentir dépassé par des accords de participe passé. Les auteurs tendent à rassurer leur public, car des fautes, il y en aura toujours. «D’ailleurs, à quoi sert une dictée si ce n’est pas pour faire des fautes?», disent-ils en rigolant.
Le spectacle, aux allures de discussion et de conférence, était non seulement divertissant, mais franchement instructif. La pièce revisite avec humour les ironies de notre histoire qui ont eu un impact sur la manière d’écrire notre langue aujourd’hui. Surtout, elle permet de soulever des questions qui n’ont possiblement jamais traversé notre esprit. Qui détient la norme en ce qui concerne l’orthographe? Qui décide s’il y a une faute dans un mot? Si vous croyez que ces questions sont banales, leurs réponses auront assurément l’effet inverse.
Pour voir l’orthographe sous un regard plus léger, une deuxième supplémentaire de La convivialité a été ajoutée le dimanche 4 novembre à 15h et sera présentée jusqu’au 10 novembre au théâtre Denise-Pelletier.
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