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L’homme qui n’aimait pas le théâtre

Crédit photo: Nikita Bala


Dans une salle bondée, l’auteur et metteur en scène Jacob Wren pourrait passer inaperçu. Timide, gauche et introverti, l’homme de 49 ans n’a pas du tout les traits d’un révolutionnaire.


Or, depuis près de 20 ans, sa production artistique a pris d’assaut le théâtre traditionnel à travers le collectif PME-Art, un groupe interdisciplinaire dont le but est de réinventer l’art vivant. « Je n’aimais pas le théâtre parce que je trouvais que ça faux », explique-t-il.


Il a voulu consacrer l’histoire de PME-Art en écrivant le livre L’Authenticité, un sentiment : mode d’emploi. Sentant son œuvre incomplète, il a décidé de lui insuffler un côté performatif en organisant une conférence dans laquelle il réfléchit sur la performance.


Vulnérable, Wren ne cache pas son malaise de parler devant un public. « Pour moi, la performance n’a jamais été naturelle, confie-t-il, la voix tremblante. Je ne maquillerai pas mon malaise parce que, pour moi, l’authenticité est importante ».


L’entrée du Torontois dans le monde du spectacle s’est faite de manière impromptue. « J’ai remplacé un dramaturge qui devait aller faire un échange en Norvège », se souvient-il. Une fois sur place, un acteur a démissionné, ce qui a contraint le metteur en scène à prendre sa place.

Grâce à ces imprévus, Wren a appris les rudiments de la scène. Il a appliqué ces connaissances en cofondant PME-Art, avec Richard Ducharme et Sylvie Lachance, ses complices.


Briser le moule


Le travail de Jacob Wren s’articule autour de performances épurées de personnages et d’intrigues. Ses propositions artistiques axées sur la collaboration se modèlent donc aux personnalités des artistes avec qui il travaille et à son public.


Depuis 1998, PME-Art a fait ses preuves. Avec des performances comme En français comme en anglais, it’s easy to criticise, Hospitalité : L’individualisme est une erreur, La famille se crée en copulant et Le DJ qui donnait trop d’informations, le collectif a pu donner des spectacles dans plus de cinquante villes à travers le monde.


« On a décidé de faire de l’antithéâtre. On travaille donc en étroite collaboration pour ouvrir la porte au changement », souligne-t-il.


Cependant, la vie n’a pas toujours été rose pour le collectif. Frôlant souvent la faillite par manque de financement, ses membres ont dû cumuler les emplois pour assurer sa survie. Richard Ducharme, a dû travailler pour le gouvernement à plein temps pendant des années pour financer les projets de PME-Art. Sa femme, Sylvie Lachance, travaille sur toutes sortes de projets en ayant très peu de retombées financières.


Or, leur passion a permis aux projets de leur collectif de marquer l’imaginaire. « On croit qu’ensemble, on peut faire une réelle révolution, souhaite-t-il, oubliant momentanément son malaise. Je leur dédie mon livre. PME-Art, c’est du Labour Love »Jacob Wren donnera d’autres conférences au théâtre La Chapelle le 24 avril ainsi que le 1er et le 8 mai.

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