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Frida Kahlo, en toute intimité

Crédits photo: Caroline Laberge


Les 1er et 2 novembre derniers s’est produite l’artiste montréalaise Sophie Faucher sur la scène de la Cinquième salle de la Place des Arts, dans le cadre de la pièce de théâtre Frida Kahlo correspondance. Accompagnée des Mariachi Figueroa, musiciens d’origine mexicaine jouant de la musique traditionnelle, elle a livré une performance riche en émotions, racontant la vie de Frida Kahlo par le biais d’archives tirées de son journal intime.


La performance de Sophie Faucher a commencé par la lecture d’un des poèmes de Frida Kahlo, lors de laquelle défilaient sur un écran quelques-unes des peintures de cette dernière et des extraits de son journal intime. Trois mariachis ont bercé le récit aux sons d’un violon, d’un guitarron et d’une vihuela. Ils ont chanté de manière à amplifier les émotions que décrivait Frida dans ses écrits.


Renfermant poèmes, lettres et confidences, le journal intime de Frida s’est étalé de sa jeunesse à sa mort. En compagnie des mariachis, Sophie Faucher a trouvé l’équilibre parfait entre musique et théâtre, laissant place aux pénibles tragédies qui ont rythmé l’existence de Frida Kahlo, de l’accident d’autobus dont elle fut victime alors qu’elle avait 16 ans à ses peines de coeur avec Diego Rivera, son mentor et époux.


La scène était divisée en trois : le côté jardin contenait une estrade où jouaient les musiciens à travers un large cadre doré. Côté cour, un grand écran diffusait des extraits du journal intime. Au bas de cet écran, sur un autel, était posé un grand bouquet de fleurs rougeâtres, comme pour honorer Frida dans l’au-delà. Enfin, au centre de la scène, un cadre doré a permis à Sophie Faucher d’incarner Frida Kahlo avec justesse.


L’actrice a lu les récits de l’artiste mexicaine et est quelquefois sortie du cadre présent sur scène pour commenter certains passages, notamment celui de la naissance de Frida : « Elle avait changé son année de naissance de 1907 à 1910 parce qu’elle aimait raconter qu’elle était née en même temps que la révolution mexicaine, pour associer sa naissance à celle du Nouveau-Mexique », raconte-t-elle. Au-dessus de l’actrice était déployée une large banderole mexicaine, appelée papel picado, traditionnellement utilisée pour décorer les autels dédiés aux morts.


Les courbes de la souffrance


Sophie Faucher a su transporter l’auditoire et lui faire ressentir les souffrances qui ont ponctué la vie de Frida, de sa fausse couche à son chagrin d’amour, sans oublier les affreuses douleurs qui lui ont perforé le corps depuis son accident d’autobus en 1925. Elle a commencé sa prestation debout, fière et joyeuse, puis s’est installée sur une chaise, l’air triste et perdu. Elle a terminé son interprétation en fauteuil roulant, hors du cadre doré qui régnait sur la scène, comme si Frida avait eu du mal à supporter son corps et à endurer ses souffrances dans les dernières années de sa vie. Enfin, elle a quitté la scène aux sons des mariachis.


Cette pièce de théâtre s’inscrit dans une volonté d’hommage à l’une des plus grandes figures artistiques du Mexique, dont la vie a été bercée par les blessures et les chagrins. Frida Kahlo était une femme forte, véhémente, courageuse et aguerrie. Sophie Faucher, en somme, a su animer son journal intime avec justesse et émotions.

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