Francouvertes, jour 7 : indie psychédélique
- Maïté Paradis
- 30 mars
- 2 min de lecture
Mercredi dernier marque l’ultime soirée des préliminaires des Francouvertes, rassemblant sous le toit du Cabaret Lion d’Or les performances de Florence Breton, Leone Volta et Charlotte Brousseau. Absente du palmarès, Charlotte Brousseau laisse toutefois sa marque.

Allô Fantôme brise la glace avec Chance, une pièce douce et entraînante qui donne le ton pour le reste de la soirée. L’artiste invité, qui a participé aux Francouvertes en 2022, dévoile Journée ordinaire, une chanson inédite. Une oreille habituée reconnaît la signature musicale du chanteur, ces notes envoûtantes de flûte qui rythment plusieurs de ses titres.
Breton se confie
Florence Breton débute langoureusement avec Mon silence, sa seule chanson sortie. Les paroles du titre renvoient à une relation amoureuse houleuse et les doutes qui en émanent.
Les autres chansons de son répertoire, performées pour la première fois, sont tout aussi personnelles et introspectives, accompagnées de mélodies aux sonorités indie pop. Le cœur en veille, Il neige et La peur me guette encore emmènent le public dans un voyage à travers le journal intime de Breton, dans lequel elle se livre sur ses angoisses et ses joies.
Parfois trop peu évocateurs, ses textes se noient dans la musique et l’émotion s’y perd. L’instrumental et la voix de l’artiste se partagent difficilement la scène, l’harmonie produite par l’expérience ne semble pas encore acquise.

L’hypnose de Leone Volta
Leone Volta, de son vrai nom Anthony Cayouette, livre ensuite un numéro électrisant aux sonorités technos rock. Chemise ample, cheveux longs, guitare acoustique : la salle est happée par l’ambiance tropicale qui émane du musicien.
Les textes de Leone Volta sont courts, mais restent lourds de sens. L’harmonie entre les synthétiseurs pop rock et les cordes de musique classique transporte la salle dans un autre univers, envahie par un sentiment d’engourdissement et d’hypnose.
Accompagné de Jeanne Laforest au clavier, Henri Kinkead à la guitare et Gabriel Lapointe à la batterie, l’auteur-compositeur-interprète offre un large éventail de styles. Il anime la salle avec des morceaux dynamiques comme Huis clos, et l’émeut avec Rêve, une pièce taciturne, mais prenante.
L’artiste conclut sa performance avec Décombres, qu’il crie plus qu’il ne la chante, et laisse l’auditoire excité, désireux d’en entendre davantage. Leone Volta décroche la première place du palmarès.

Une voix doucereuse
Avec ses deux space buns et un petit foulard dans le cou, Charlotte Brousseau livre une performance authentique et originale. Elle commence en rôdant sur le parterre, sa voix indiscernable parmi la foule, avant qu’un projecteur ne l’illumine et que sa voix ne résonne. J’entends la neige lance sa prestation, les paroles sincères accompagnent une musique indie folk.
La mise en scène est très épurée, Charlotte Brousseau raconte une histoire plus qu’elle ne se montre au public. Le violon ajoute une dimension mythique, presque animale, à Retenir la nuit, qui conclut sa performance.
Malgré la profondeur de ses textes, une unicité palpable et un équilibre entre le rythme et les émotions, Charlotte Brousseau n’atteint pas le palmarès des Francouvertes. Elle sera malheureusement absente aux demi-finales.
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