Le public des Francouvertes a voyagé dans les trois univers complètement différents des artistes Vincent Khouni, Nectar Palace et Loïc Lafrance lors de la quatrième soirée au cabaret Lion d’Or.
Rosie Valland, ancienne participante, a ouvert le spectacle avec douceur en interprétant trois chansons inédites issues de son prochain album. Ses textes accessibles et ses pièces planantes aux sonorités pop ont réchauffé tranquillement le public pour la suite.
Gomme balloune
Vincent Khouni, un artiste originaire du nord-est de la France a révélé des chansons dansantes ainsi qu’une instrumentalisation très riche. Il est d’ailleurs accompagné de trois musiciens et musiciennes solides, Catherine Lemay Pereira, Patrick Gosselin et Jean-Baptiste Beltra, dont l’énergie et le talent compensent les textes un peu naïfs, notamment, les deux (oui, deux) chansons sur la gomme à balloune. Cette énergie joyeuse et entraînante se lisait peu sur le visage du chanteur qui, peut-être par la faute du trac, affichait une expression concentrée. Le numéro s’est tout de même terminé avec des prouesses foudroyantes à la guitare.
Le jury lui a attribué la huitième place sur les douze performances évaluées depuis le début des Francouvertes.
Le baptême rock de Nectar Palace
Nectar Palace, qui donnait son tout premier spectacle, a surpris avec son aisance sur scène, son unicité musicale et la présence enflammée des musiciens et musiciennes.
La théâtralité et l’attitude de vedette qui surviennent naturellement chez Shaun Pouliot rappellent la désinvolture de Vincent Roberge (Les Louanges). L'esthétique punk légère des artistes est charmante. La chanson Malcommode, dans laquelle Pouliot crie « Oh my god, regardez-moi ces yeux de défoncé, de malcommode » en parlé-chanté, se démarque et prouve beaucoup d’audace, malgré une voix inégale à certains moments.
Ils se sont retrouvés en cinquième place.
Catharsis western
Loïc Lafrance entre en troisième partie et apporte une ambiance country rock. Vêtus d’habits westerns, l’artiste de Québec et ses musiciens ont adopté l’esthétique de Nashville autant dans l’apparence que dans les sonorités. Des instruments typiques tels que l’harmonica et la pedal steel guitar, un instrument à cordes particulier soutenu sur ce qui ressemble à un clavier, étaient mis de l’avant.
Avant la dernière pièce, iel a mentionné une critique du Canal Auditif décrivant son projet artistique comme une « crise d'adolescence » pour introduire avec humour une finale très rock. « Alors, en voici une », lance-t-il. Loïc Lafrance a essayé d’interpréter acoustiquement une chanson voulue mélancolique qui a davantage semblée précipitée. Iel maîtrise l’art du cri et du défoulement sur scène, mais sa faiblesse repose dans la nuance. Une variation d’intensité bien exécutée pourrait d'ailleurs renforcer l’euphorie de son paroxysme.
Lafrance s’est taillé une place impressionnante en troisième position du palmarès.
Crédit Photo : Élizabeth Martineau | @torrentiellee
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