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Photo du rédacteurNina-Rose Cassivi

Faux-semblant : déjouer les apparences par l’expérience interactive



Ce n’est pas un secret pour personne : le jour où tu mets le pied dans le département de communication à l’UQAM, tu rencontres beaucoup de personnes. Beaucoup. Pas parce que c’est un gros réseau d’étudiants qui parlent fort et qui veulent se faire connaître, mais parce que c’est un lieu où on te donne l’opportunité de plonger dans des projets qui dépassent les murs de l’université. Des gens qui s’impliquent, j’en croise et j’en côtoie. J’en ai vu passer des photos de profil qui changent, des soirées de financement, de lancement et tout ce qui vient avec – puis j’en étais pas mal fière. Mais est-ce que j’ai réellement compris au fil des années ce que mes collègues faisaient et pourquoi ils le faisaient? J’ai réalisé que j’étais ignorante et ça, c’est la petite claque dans face que j’ai eue lundi soir quand je suis sortie de l’atelier de Faux-semblant. 

Quand j’ai su que les finissants en médias interactifs travaillaient de concert avec quelques étudiants en stratégies de production culturelle et médiatique pour leur projet intégrateur, j’étais pas mal fébrile parce que je les « connaissais » et que mon intuition me disait qu’ils étaient en train de nous préparer quelque chose à la hauteur de leur talent.

Pour ce qui est de mon intuition, on verra ça en temps et lieu. En revanche, laissez-moi vous dire que si je pensais comprendre leur travail, j’étais misérablement dans le champ – un peu comme à mon premier cours de philo au cégep.

Bref.

Quand on s’introduit dans leur atelier, aussi grand soit-il, on se mettrait le plus petit qu’on pourrait. On a l’impression de s’incruster dans une machine qui pense, où tout est lié et a sa raison d’être. Puis cette machine est d’une telle immensité que toute banalité semble être transformée par la créativité de la trentaine d’étudiants qui y travaillent.

C’est là que j’ai vu Noticia, Booth et DI[REC]T.

L’un des 28 esprits créatifs qui habitent l’atelier, Jau/o-nathan Gagnon, confie que tous travaillent sur ces trois installations depuis que leur programme leur a assigné la thématique de la désinformation et de la post-vérité en septembre dernier, d’où est né Faux-semblant. «C’est parti de ça : le fait contre l’opinion. On a une dualité entre la perception et la réalité. On a alors pensé à l’illusion d’optique dans notre processus », développe-t-il. Quelle est la limite entre la vérité et le mensonge à l’ère des fausses nouvelles? Jusqu’où les apparences sont-elles trompeuses? Interactives et ludiques, les oeuvres soulèvent ces questions et seront présentées au Festival Montréal en Lumière pour dévoiler un monde aussi fascinant que confrontant.

Unifier la magie


Des finissants en stratégies de production culturelle et médiatique ont aussi pris part à cette expérience. « Il y a trois projets, donc c’est trois identités différentes. Je pense qu’ils ont la liberté de créer comme ils veulent et nous avons une tâche qui n’est vraiment pas facile, qui est de tout réunir ça ensemble et d’assurer une unité», confie Emy Bourdeau, qui oeuvre à la production de Faux-semblant. Si les étudiants en médias interactifs puisent au fond de leur créativité pour défier les barrières de l’innovation, c’est parce qu’il y a Emy et cinq de ses collègues qui font l’impossible pour rendre leur magie réelle. « On fait un produit, mais on ne fait pas tout ce qui est autour. On ne sait pas faire des budgets et organiser des campagnes de sociofinancement, mais eux ils sont bons pour faire ça », appuie Jau/o-nathan.

Je vais vous avouer qu’en quittant leur atelier lundi soir, je ne savais toujours pas ce que j’avais compris ou non. Toutefois, je peux vous assurer que je me suis couchée ce soir-là avec la conviction qu’ils sont en train de créer quelque chose de grand et qui déjoue les limites de nos perceptions. Dans quelque temps, je serai au Festival Montréal en Lumière, saluant le dévouement de ces étudiants tout en m’émerveillant devant la complexité d’un monde où s’entremêle fiction et réalité.

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