Crédit photo: Fondation Phi
C’est le 7 novembre dernier que la Fondation Phi pour l’art contemporain dévoilait au grand public ses deux nouvelles expositions, What Has Been Seen d’Eva et Franco Mattes, ainsi qu’un regroupement curaté exclusif d’oeuvres de l’artiste britannique Phil Collins. Alors que l’exposition de Collins ravit, l’autre est pâle en comparaison, malgré son indéniable qualité.
Il faut se faufiler au travers une foule qui s’est rapidement formée dans le vestibule de l’édifice pour atteindre l’exposition de Phil Collins (non, pas l’ancien chanteur-batteur de Genesis), dans les locaux du 465 rue Saint-Jean. C’est à croire qu’il sera difficile de parcourir les œuvres de l’artiste, que l’espace leur étant dédié sera probablement trop bondé pour les apprécier paisiblement. Les quatre étages – excluant le sous-sol! – du 467 auraient peut-être été plus appropriés… Ces inquiétudes s’avèrent toutefois infondées : il semblerait que le vin blanc offert gratuitement dans le hall d’entrée constitue l’intérêt principal de l’événement aux yeux de plusieurs. Qui pourrait les blâmer? Tant pis pour eux, car l’exposition présentée est à couper le souffle.
À travers quatre installations uniques, toutes d’un esthétisme remarquable, s’incarne le pouvoir unificateur qu’accorde le créateur à la culture populaire. C’est plus spécifiquement le rapport à la musique et l’intégration de celle-ci à l’œuvre de Phil Collins qui servent de ligne directrice à l’exposition. La trame sonore ambiante confère des qualités immersives et sensorielles aux installations présentées, dont émerge une expérience nouvelle et bonifiée, absolument touchante et humaine.
La seconde exposition, What Has Been Seen du duo artistique Eva & Franco Mattes, est installée dans la bâtisse voisine – celle de quatre étages. Il faut donc sortir et affronter le froid pour passer de l’une à l’autre, un désagrément plutôt mineur que la qualité habituelle des présentations (gratuites!) offertes par la Fondation Phi excuse amplement. L’exposition, portant sur les relations sociétales et générationnelles que l’on entretient avec Internet, comporte une dizaine d’œuvres aux médiums variés et à l’imagerie diverse. Cette dernière est indéniablement ludique et divertissante, mais ne possède nullement le niveau de raffinement que renferme le bâtiment d’à côté, autant de par le visuel que du traitement des thèmes abordés. Assez impitoyable comme compétition, il faut le spécifier.
Quoi qu’il en soit, il n’en demeure pas moins que, ne serait-ce que pour le travail stupéfiant de Phil Collins, les nouvelles expositions de la Fondation Phi valent absolument le détour. Elles seront présentées jusqu’au 15 mars 2020, au 465 et 467 rue Saint-Jean respectivement.
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