Une légère blague entre amis s’est métamorphosée en un projet musical concret au fil des années: Gazebo Gang, collectif émergent de rap champ gauche et humoristique, sort son premier album, ALRIGHT LET’S GO!, le 21 octobre prochain.
Mention photo: Clenzof
Éloi Desjardins et Matisse L'Heureux, tous deux étudiants de l’UQAM aujourd’hui, se rencontraient régulièrement sous le gazébo de leur troisième ami, Mika Crevier, pour alimenter leurs relations sociales pendant l’été pandémique de 2021. De là est née l’histoire fictive de la Gazebo Gang, « la bande du Gazebo », qui s’oppose à la Patio Squad pour prendre le contrôle d’Ahuntsic-Cartierville.
« Il y a plein de personnes qui font des chansons, des peintures en blague chez eux. Mais je suis content que nous, on l'ait fait jusqu'au bout », dit Matisse L'Heureux.
« On a pris cette niaiserie-là et on a vraiment fait tout ce qu'on pouvait avec », rajoute Éloi Desjardins.
Après avoir fait paraître le EP GAZEBO WORLDWIDE en 2022, posant les bases du projet, Gazebo Gang revient cet automne avec ALRIGHT LET’S GO!, album de 15 titres explorant autant des influences trap (JETPACK) que pop (GOÉLAND) ou country (VIOLENCE). Le tout est ponctué par des interludes réaffirmant davantage l’histoire et le concept derrière le disque.
« C’est très engageant, faire un projet comme ça. J'avais sous-estimé la charge de travail pour produire un album de A à Z », lance Éloi Desjardins alors que le trio peaufine ALRIGHT LET’S GO! depuis environ deux ans.
De nombreuses références à Ahuntsic-Cartierville, quartier qui a vu grandir Matisse et Éloi, se font entendre durant les 37 minutes de l’album. Quelles sont les plus belles qualités de cet arrondissement montréalais, d’ailleurs?
« C'est un quartier familial, c’est la nostalgie. Dans ma tête, on dirait que tout le monde a grandi à Ahuntsic. Tu habites avec tes parents, tu es dans une bonne école, tu chilles avec tes amis. Il n'y a rien de plus simple et relax », détaille Matisse L'Heureux.
« On parle d’Ahuntsic comme si c'était des fucking gangsters, une guerre… Mais ça ressemble zéro à ça! C'est pas Montréal-Nord. En tout cas, ça rajoute à la blague », appuie Éloi Desjardins.
Quatre artistes invités ont collaboré avec Gazebo Gang sur le récent projet (Marie Chénier, Pagination, Ashika DMA et Zéphyr Bielinski), tous et toutes lié·e·s par un objectif artistique commun.
« Je voulais que l’album soit un endroit pour le monde émergent, et pas pour des artistes connus, pour montrer ce qu'ils sont capables de faire », rapporte Éloi Desjardins.
Mention photo: Clenzof
« Je pense que, quand on a créé ce projet-là, ce qui nous motivait beaucoup c'est qu’on faisait quelque chose qu'on ne voyait pas au Québec. On a décidé de développer notre univers à nous, un projet pour nous. On ne s'est pas forcé à faire quelque chose que d'autres personnes voulaient », confie Matisse L'Heureux qui dit avoir hâte de recevoir les réponses du public par rapport à l’album.
Éloi Desjardins voit également un projet inhabituel et original en Gazebo Gang et n’hésite pas à se montrer critique envers la scène rap montréalaise, fortement dominée par le gangsta rap.
« En France ou aux États-Unis, ils sont déjà ailleurs, alors que nous, on est encore vraiment en retard. En faisant l’album, c’était une manière de faire un statement, de dire qu’il y a tellement de talent [local et de manières différentes de faire du rap] », dit-il.
Gazebo Gang lance officiellement son album le 20 octobre au Red Room, rue Saint-Denis. Les membres du collectif annoncent une écoute immersive magnifiée par des effets visuels. Un carnet avec les paroles de l’album sera distribué à chaque personne sur place. Thierry Sarrazin-Renaud, alias Dipsy, directeur du département Création sonore au Culte, assurera quant à lui une performance DJ après le segment de la soirée réservé à Gazebo Gang.
Matisse L'Heureux promet un « gros party » qui célèbrera autant la sortie de l’album que le début de la semaine de relâche pour une majorité d’Uqamiennes et d’Uqamiens.
Malade !