Le Lion d’Or retrouvait lundi soir dernier la grande famille des Francouvertes après deux semaines d’absence, dans le cadre de la première soirée des demi-finales du concours-vitrine. Ce sont Anaïs Constantin, P’tit Belliveau et les Grosses Coques et Thierry Larose qui ont joué au jeu de la séduction avec le public. P’tit Belliveau et les Grosses Coques sont repartis avec le cœur du public et des jurys ainsi qu’avec la première place du palmarès provisoire.
Comme lors des préliminaires, c’est un ex des Francouvertes qui s’engage à interpréter ou réinventer de nouvelles chansons, en prélude aux participants de la 23e édition. Lundi dernier, c’est Laura Babin qui s’est avancée seule, dans un faisceau lumineux, et qui a interprété des chansons de son premier album long Corps Coquillage qui sera lancé le 28 mai au théâtre de La Licorne. Le contraste de ses mélodies limpides mêlées à des arrangements grunge très chargés ont un petit quelque chose de déstabilisant, mais c’est aisément rééquilibrée par la candeur de la jeune artiste.
La chanson dans son plus simple appareil
Après Laura Babin, c’est l’auteure-compositrice-interprète Anaïs Constantin qui est montée sur scène, sans fioritures. Assise sur un tabouret, accompagnée de sa complice Émilie Proulx, elle a enchaîné les airs folks de son EP En face de chez Line. Elle qui avait été remarquée lors des préliminaires pour ses compositions mélancoliques, ses textes minutieux mais également par son aisance à converser avec le public entre ses chansons, ne s’est pas trop éloignée de ce qui avait fait son succès lors de sa première prestation. Elle a tout de même pris le risque d’interpréter les chansons Les vitrines et Guet-apens, écrit cette semaine, donc jamais présentées devant public. Malgré sa sincérité et son plongeon dans le vide, elle s’est fait éclipser par les autres concurrents de la soirée.
Après une performance plus posée, une tempête acadienne a soufflé le Lion d’Or. P’tit Belliveau et les Grosses Coques ont interprété des morceaux qui mélangent les genres – le country et le bluegrass – et les langues – le français et l’anglais –, dans un plaisir flagrant. La formation originaire de Baie-Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse s’est adonné à quelques mouvements de danse qui ont fait rire et ont charmé le public. Après avoir gratté les cordes de son banjo sur les pièces Depuis que la neige a fondu et Mon drapeau acadjonne, P’tit Belliveau a interprété en primeur deux nouvelles chansons aux mélodies accrocheuses et aux thèmes amusants, Les bateaux dans la baie et Black bears. Le public a ri, a tapé du pied et chanté. P’tit Belliveau et les Grosses Coques ont simplement « volé le show » !
Personne dans le public n’aurait voulu être Thierry Larose qui avait l’ingrate tâche de passer après P’tit Belliveau et les Grosses Coques. Malgré l’égayante performance de la formation acadienne qui le précédait, Thierry Larose a su imposer son rythme et sa musicalité au public qui l’a suivi en douceur dans son rock aux effluves punk et dans son pop folk lo-fi. Le jeune artiste de 21 ans partageait d’abord la scène avec la guitariste Marie-Claudel, le batteur du groupe Zen Bamboo Charles-Antoine Olivier et Baumans à la basse, afin d’interpréter des chansons plus rock. Ses complices l’ont quitté pour lui permettre d’interpréter des chansons plus folk et intimistes, notamment le texte délicat de la chanson Cache-cou. C’était un moment précieux qui lui a permis de faire flancher sa voix pour le plus bel effet.
En ce moment, c’est P’tit Belliveau et les Grosses Coques qui sont premiers au palmarès, devant Thierry Larose et Anaïs Constantin. Les cartes pourraient toutefois se brouiller alors que O.G.B – qui ont terminé premiers de la ronde des préliminaires -, Comment Debord et Dear Denizen performeront devant le public et le jury du concours-vitrine mardi soir.
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