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D’un oeil différent : Créer sur le même trottoir

L’Écomusée du fier monde à Montréal rassemble quelque 500 personnes pour le vernissage D’un œil différent. Du 12 au 23 mars, l’exposition regroupe le travail de plus de 200 artistes vivant ou non avec une déficience intellectuelle (DI) ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA).


Mention photo: Maïté Paradis

L’exposition célèbre sa 20e édition cette année. Simon Marcotte-Tremblay, un artiste multidisciplinaire « touche-à-tout », présente une œuvre pour la 20e fois d’affilée. Cette fois-ci, le processus créatif lui aura pris deux jours. Son tableau est à l’image des œuvres présentées cette année : colorées, originales et réfléchies. Il copréside cette édition aux côtés de Jean-Marie Lapointe.


Parmi les 133 œuvres, une vingtaine proviennent d’artistes ne vivant pas avec une DI ou un TSA. Cependant, elles ne sont pas identifiées. La coordonnatrice de l’événement, Anik Larose, explique que les étiquettes ont été supprimées « pour enlever le prisme de la différence » et pour inviter le public à considérer les œuvres à leur cru.


L'œuvre de Francis Lacombe Tremblay, un artiste qui participe à l’exposition depuis sa toute première édition, ressort du lot. Sa technique est particulièrement originale : de petites perles colorées, enfilées pêle-mêle dans un beau désordre calculé, réussissent à former le contour d’un visage de profil. Les œuvres provenant de l’Atelier d’Alizée se démarquent par leur qualité. Leurs broderies et mosaïques possèdent des teintes discrètes, mais la finesse du travail capte néanmoins l'attention.


Mention photo: Maïté Paradis

Rendre l’art accessible


D’un oeil différent vise à souligner le travail des artistes DI-TSA, lesquel·les n’ont pas beaucoup d’occasions d’être sous les projecteurs et d’avoir leur talent reconnu. L’exposition, unique en son genre au Québec, les invite sur la scène culturelle en leur offrant l’opportunité de s’exprimer artistiquement « à travers autre chose que du bowling et de la cuisine ».


Broderie, peinture, photographie, dessin, céramique. Les œuvres diffèrent en style et en médium, mais toutes sont tenues au même standard de professionnalisme. Les tableaux doivent atteindre certaines dimensions et la présentation doit être soignée. L’objectif ? Démontrer que les artistes DI-TSA sont capables de répondre aux mêmes standards qu’une personne neurotypique et pour ultimement « les emmener sur le même trottoir ». 


Mention photo: Maïté Paradis

Propice à la rencontre


Le vernissage est un lieu de rencontre, l’ambiance y est rassembleuse et animée. Les artistes déambulent fièrement dans la galerie et expliquent allègrement leur processus créatif ou leur inspiration. L’emplacement est ingénieux : l’Écomusée du fier monde a reconverti un bain public en galerie d’art. De petites alvéoles, creusées dans les murs à intervalles réguliers, permettent d’apprécier les pièces en toute intimité.


La chaleur qui règne dans la salle n’est pas seulement attribuable au nombre de personnes présentes, mais également à la créativité, à la bonne humeur et à l’accueil enthousiaste des artistes. Peu après le début de la soirée, plusieurs œuvres sont déjà vendues. L’argent sera remis directement aux artistes ou à l’organisme qui a présidé l’œuvre, lequel a le libre arbitre de décider s’il rémunère les individus ou s’il utilise les fonds à d’autres fins.

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