top of page

Déjouer la fragilité de notre univers avec «All Flesh is Grass»

Crédit photo: Maxime Côté


All Flesh is Grass réside à l’Espace Knox jusqu’au 30 novembre pour une série de présentations intimes qui naviguent vers le conte, la musique et le mouvement. Connu pour ses oeuvres à la hauteur des questionnements qu’il tend à poser, The Other Theatre revient avec une nouvelle création collective bilingue qui nous immerge dans les tourments d’un monde incertain.


En faisant son entrée dans l’ancienne église presbytérienne, le spectateur prend place sur l’un des quelques sièges qui forment un cercle. Peu à peu, les interprètes s’installent aussi auprès de l’audience, comme s’il n’y avait qu’eux dans ce monde. L’ambiance est douce, tamisée, mais surtout énigmatique. Ainsi, le public comprend que le temps d’une soirée, l’Espace Knox se transforme en un refuge chauffé par l’énergie de la créativité.

C’est avec un puissant plain-chant qu’un des sept artistes éveille la salle. Celui-ci s’arrête parfois pour partager ses réflexions sur Guillaume de Machaut et de quelle façon l’innovation peut aussi être de pair avec l’aliénation. Puis, il s’abandonne une seconde fois aux chant polyphoniques et, subtilement, les autres artistes s’invitent à lui alors que la salle s’envoûte.

L’oeuvre mêle le chant avec l’interprétation, la danse, la poésie et l’humour. Mais l’amalgame ne s’arrête pas là car All Flesh is Grass unit toutes époques, aussi lointaines et rapprochées qu’elles peuvent l’être. Allant même jusqu’à entrecroiser l’histoire médiévale et la science-fiction, la pièce réinvente la ligne du temps pour remettre en question notre monde. Les artistes font d’ailleurs revivre John Cage, compositeur de la plus longue oeuvre musicale qui jouera sa dernière note en 2640, au bout de 639 années.

Comment sera notre monde dans 639 ans? Est-ce que les hommes auront abîmé notre terre de façon irréversible? Qu’une poignée de survivants célébreront la dernière pièce musicale qu’il leur reste et qui les tiendra encore en vie? Est-ce que l’humanité aura réussi à perpétuer l’oeuvre?

Parmi ces réflexions sur l’avenir de l’humanité qui semble inimaginable, les artistes apparaissent pour diverses scènes qui vont et viennent sans qu’elles aient de liens entre elles. Parfois théâtrales, parfois humoristiques, parfois surprenantes et même dadaïstes, ces séquences reflètent le chaos et les risques du hasard dans un univers plus fragile qu’il en a l’air.


All flesh is grass mise sur la fascination pour poser des observations qui dépassent les limites du temps. Car en sortant de l’Espace Knox, peu ont de réponses à leurs questions, mais l’émerveillement suffit pour inviter les spectateurs à voir l’univers autrement.


Mise en scène Stacey Christodoulou


Interprétation Ensemble ALKEMIA (Jean-François Daignault, Ghislaine Deschambault, et Dorothéa Ventura) Marie-Pierre de Brienne, Catherine Lavoie, Dean Makarenko et Frédérique Rodier

0 commentaire

Comments


  • Instagram
  • Facebook
  • TikTok
  • X
  • Vimeo
  • YouTube
  • LinkedIn
bottom of page