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Photo du rédacteurMaude Faucher

Chansons pour filles et garçons perdus : hommage jubilatoire à la poésie québécoise



« J’en appelle à la poésie ! »

Les quinze interprètes récitent effrénés un extrait de l’extraordinaire plaidoyer J’en appelle à la poésie, du poète David Goudreault. Après chaque strophe, les interprètes se lèvent, sautent et jubilent « J’en appelle à la poésie ! ».

Présenté au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, l’ensemble de la pièce tient dans ces six premiers mots, entendus dans Chansons pour filles et garçons perdus.

Amoureux de la poésie, Loui Mauffette a rassemblé auprès de lui des acteurs, des chanteurs et des musiciens – qu’il surnomme ses « passeurs de poésie » – afin de fouiller la prose et la poésie d’ici. Ainsi, Macha Limonchik, Mylène Mackay, Pierre Lebeau, Kathleen Fortin et Roger La Rue, pour ne nommer qu’eux, célèbrent ensemble les mots de la poésie en portant la parole d’auteurs et de poètes québécois.

Chansons pour filles et garçons perdus, c’est une stonerie poétique mêlant prose, poésie, danse et musique. Les interprètes récitent des textes qui ont marqué la poésie québécoise dans des dizaines de courts numéros. Les comédiens prêtent leur voix à des textes de Claude Gauvreau, de Félix Leclerc, de Joséphine Bacon ainsi qu’à Clémence Desrochers et Denis Boucher. Chansons pour filles et garçons perdus – titre emprunté à un livre écrit par l’illustre Guy Mauffette, père de l’idéateur du projet – mélange les genres passant du classique au contemporain sans décalage. Le public se laisse ainsi flotter et voguer au rythme des mots des poètes québécois pendant un peu plus de trois heures.

Les poèmes choisis racontent des histoires, abordent l’enfance et l’amour dans une frénésie inégalable. Ce sont des thèmes universels, mais tellement intimes qui ne manquent jamais d’émouvoir. Après les lectures, le nom de l’auteur est révélé, comme pour faire voir l’étendue des auteurs québécois ainsi que pour rendre justice à leur talent.

Comme dans sa création théâtrale précédente, Poésie, sandwiches et autres soirs qui penchent, Loui Mauffette crée un spectacle-événement poétique. Dans son dernier spectacle, Mauffette mise davantage sur la musique. Plus de quinze textes interprétés au cours de la soirée sont des chansons de poètes québécois, notamment Beau grand bateau de Denis Boucher ou Comme des chiens de Luc Plamondon. La musique est magnifique et est joliment interprétée par Guido Del Fabbro et Mari-Jo Thério au piano ainsi que Benoît Landry – qui est également metteur en scène – au violon.

C’est festif, c’est bruyant, c’est galvanisant, ça dégage une frénésie. Mais surtout, c’est beau. Ça donne envie de lire de la poésie, de s’imprégner des textes de Bacon, de Boulerice, de Miron et de Daoust.

Chansons pour filles et garçons perdus est présenté au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui jusqu’au 4 mai pour ensuite prendre l’affiche à la cinquième salle de la Place des Arts du 9 au 19 mai.

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