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Photo du rédacteurMarie-Anne Audet

Calder : une écriture radicale pour un inventeur radical

Crédit photos: Marie-Anne Audet


Non, mais, qui a eu l’idée d’aller au musée un mardi matin! Juste à y penser, vous avez la nausée. Assis sur un banc du métro, vous vous apprêtez à rejoindre votre classe au Musée des Beaux-Arts de Montréal. Vous ne savez pas encore, à ce moment-là, que vous allez être agréablement surpris par ce que vous y verrez.


Vous affrontez le souffle glacial du mois d’octobre pendant de longues minutes avant de vous engouffrer dans ce haut lieu de la culture qui semble être prêt à vous régurgiter, vous et votre ignorance. Vous écoutez les quelques consignes de votre professeur avant de vous perdre dans les entrailles du musée.


Fatigué, c’est en traînant les pieds que vous transportez votre carcasse un peu partout. Soudain, un signe au mur attire votre attention.


« GÉANT DE L’ART MODERNE : CALDER. UN INVENTEUR RADICAL ».


Plus ennuyé qu’intrigué, vous suivez la direction que vous indique le panneau. Cela vous mène vers un lieu sombre surplombé par une sculpture d’un rouge très vif. Sous elle se trouve une immense plateforme coussinée. Spontanément, vous vous jetez dessus en vous y étendant de tout votre long.



La plateforme commence à tourner. Vous avez le vertige. Vous vous relevez, étourdi. Vous continuez à regarder la sculpture, au plafond. À force de la contempler, vous y voyez apparaître des constellations. Après une longue analyse, votre regard se perd dans une salle sombre, tout près de vous. Vous y entrez en suivant un faible faisceau de lumière. Vous vous retrouvez devant toutes sortes de formes fantasmagoriques faites au fil de fer. En restant assez longtemps, vous voyez apparaître les traits d’une femme sur le mur. Fasciné, vous vous approchez.



La lumière crée des ombres qui libèrent les personnages enfermés par le fil de fer. Ému, vous les observez tournoyer sur le mur comme s’ils se lançaient dans une danse gracieuse. Vous suivez les ombres en longeant les parois. En traversant un corridor, vous voyez une projection sur le mur. En regardant les images s’animer, vous comprenez qu’il s’agit de l’artiste qui travaille sur de petites figurines. Certaines séquences réussissent à vous tirer un sourire, tellement elles sont adorables.


Soudain, une lumière criarde vous déchire les yeux. Devant vous, vous voyez un ramassis de formes géométriques en trois dimensions. Elles bougent, nonchalamment, un peu pour vous montrer qu’elles ont envie que vous les désiriez. Vous êtes séduit par les couleurs et les formes arrondies des œuvres. Même si elles sont composées de matériaux industriels, elles ont un rendu très organique.



Plus vous avancez à travers les salles, plus vous remarquez un perfectionnement dans les techniques de l’artiste. Vous notez même que ce dernier a réalisé des œuvres immenses que vous reconnaissez, parfois. Après être sorti de la dernière salle, vous vous retrouvez dans une boutique souvenir. « Déjà fini? » vous dites-vous. Vous commencez à regarder les babioles, trop dispendieuses pour votre petit budget d’étudiant, avant de quitter, avec regret.


Décidément, cet Alexander Calder méritait que vous vous leviez, un mardi matin.


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