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Photo du rédacteurGabrielle Proulx

Apprivoiser la scène avec Gabriella Olivo et Daria Colonna

Le Bain Mathieu accueille le double lancement de Gabriella Olivo et Daria Colonna, présenté le 13 novembre dernier dans le cadre du festival Coup de cœur francophone. Ces deux artistes offrent des performances envoûtantes malgré une certaine retenue teintée de gêne.



Des segments de la vie de Gabriella Olivo, filmés sur un caméscope défilent à l’arrière de la scène ajoutant un ton de nostalgie. Le groupe entame sa première chanson pendant qu’Olivo s’immisce timidement sur scène. 


Derrière sa guitare


Les bottes d’Olivo traversent la scène de gauche à droite; elle éloigne beaucoup son micro de sa bouche, révélant une certaine timidité lors de la première chanson. Visiblement plus confiante lorsqu'équipée de sa guitare, elle s’approche du micro, et les douces paroles bilingues de son titre Des chansons pour toi deviennent plus audibles. 


Gabriella Olivo se dévoile tout en douceur au fil du spectacle, partageant des anecdotes sur la création de son album. Olivo est attachante, mais demeure mystérieuse, probablement involontairement soulignée par sa gêne sur scène.


Elle témoigne de la difficulté de vivre loin de ses proches au Mexique. La touchante chanson Antoine née en tentative de panser les douleurs du deuil que sa mère traverse à distance. Ses balades, appréciées par l’auditoire, bercent celui-ci grâce à ses fresques vocales délicates. Certains de ses titres invitent à danser, mais la musicalité ne semble pas pleinement conquérir le public, qui reste immobile.


Frencher le micro


En deuxième partie, Daria Colonna prend place au centre de la scène sur de vibrantes basses. Elle développe une connexion immédiate avec le public en se montrant vulnérable : « ay ay ay, c’est mon premier spectacle, je m’excuse si je suis jamais assez ou trop intense », en référence à sa chanson Folle.


Après cette confidence, elle enchaine avec ladite chanson, qu’elle dédie à toutes les filles trop intenses, trop loyales, trop idéalistes, trop folles. Juliette Gariépy, qui a joué dans le vidéoclip de ce morceau, accompagne Colonna sur scène. La présence charismatique de Gariépy réchauffe la salle. Les deux amies dansent ensemble, et petit à petit, Colonna gagne en confiance. Une réelle performeuse se dévoile progressivement.



Bien que ce soit son premier album, Daria Colonna semble déjà avoir une identité d’artiste assumée et authentique. Le Bain Mathieu est envoûté par les sonorités hip-hop. 


Faute d’habitude sur scène, l’artiste ne se tient pas assez proche de son micro, ce qui atténue sa voix. Cette distance involontaire crée un léger décalage entre elle et son auditoire, empêchant d’entendre les subtilités de ses poèmes. 


Daria Colonna rit, un verre de vin à la main. Sa joie d’être sur scène pour une toute première fois reste néanmoins contagieuse. Le public s’emballe et danse sensuellement avec l’artiste. Ariane Moffatt se joint à la danse pour clôturer le spectacle avec leur collaboration Reste pour voir.


C’est dans le quartier Hochelaga que les univers d’Olivo et de Colonna se manifestent dans la douceur et la vulnérabilité. Bien qu’elles en soient à leurs débuts et que des ajustements scéniques restent à faire, les deux artistes sont prometteuses et possèdent toutes les qualités pour se tailler une place dans le paysage musical montréalais.


Mention photos: Marianna Georgiadis @marilartiste

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