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Photo du rédacteurJeanne Caron

Alexandre Martel : faire tomber le masque sans perdre la face

Placide, puis frénétique, le lancement de l’album Alexandre Martel s'inscrit comme un des événements marquants de la programmation du festival Coup de Cœur Francophone. L’artiste multidisciplinaire de Québec Anatole présentait le 11 novembre dernier son troisième opus, qui marque un point tournant dans sa démarche artistique, un retour vers l’authenticité.


Crédits photo : Charline Clavier

Anatole de son vrai nom Alexandre Martel.


Dans la salle comble de l’Esco, les spectateurs et les spectatrices attendent avec impatience la performance d’Anatole, connu pour ses productions extravagantes. Velours Velours, qui assure la première partie de l’événement, réchauffe la salle avec ses mélodies indie, son attitude décomplexée et son joli costume de papillon.


Pourtant, c’est une mise en scène sobre, une disposition intime et une ambiance détendue qui accueille la tête d’affiche de la soirée. Visiblement, l’habituel marginal Anatole a délaissé ses costumes et ses numéros pour offrir une œuvre franche, près de la réalité. Est-ce ainsi qu’il s’inscrit maintenant dans la marge ?


Terre à terre


Demandant d’entrée de jeu à la centaine de personnes présente de s'asseoir par terre pour l’écoute du spectacle, Anatole crée une proximité importante entre le public et lui. Il débute sa prestation avec Toune 5, une chanson truffée d’aveux. « Perdu l'envie de faire des histoires, J'ai dû fermer pour de bon ma mémoire, S'il faut pousser plus grand la fenêtre, Pour mieux refaire sa place à la bête », entonne-t-il.


L’album Alexandre Martel, qui tient son titre du véritable nom d’Anatole, dévoile la nouvelle identité artistique de son créateur. L’artiste nostalgique se tourne vers la simplicité. Sur scène, il demeure assis candidement sur un tabouret, entouré de ses musiciens et musiciennes. Il y a Lou-Adriane Cassidy à la voix, au clavier analogue, à l’autoharpe électronique et au xylophone, Jean-Michel Letendre Veilleux à la guitare et au tambourin, Jean-Étienne Collin-Marcoux à la batterie et Cédric Martel à la basse. Le clavier est assuré par Simon Paradis, l’ancien acolyte d’Anatole, qui s’est momentanément joint au groupe pour l’événement.


Regain de folie


Au fil des chansons, il devient évident que la « bête » énoncée plus tôt est d’abord calme, mais veut inévitablement refaire surface. Dans Toune 3, le visage d’Anatole se relâche et les expressions faciales fusent. Toune 9 est marquée par un gain d’aisance des musiciens qui se lancent des regards complices et effectuent une improvisation musicale entraînante. Dans Toune 8, Anatole fait un solo remarquable au talkbox avec sa guitare, lançant quelques pas de danse au passage.

Vers le milieu du spectacle, l’ambiance change. Avec Toune 7, qui narre l’histoire d’un nouveau départ, la foule se lève enfin, sautant au rythme de la musique et chantant. Anatole aussi se déchaîne, montant sur la caisse de son et criant dans le microphone. Sur la scène, les musiciens jouent des airs inspirés du rock québécois du début des années 2000. Tout le monde danse, terminant la soirée dans une atmosphère jouissive.


Nouvelle identité, même énergie


L’intention du nouveau spectacle d’Anatole était simple : montrer sa nouvelle identité artistique dans un échange sincère avec le public. Sans artifice, la prestation était malgré tout marquée par une forte énergie, rendue possible par les mouvements de danse fougueux du chanteur et par l’intensité de la musique. Une chose est certaine, la quête d’authenticité illustrée dans l’album Alexandre Martel n’a certainement pas éloigné Anatole de son effervescence sur scène.

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